Le réacteur de Point Lepreau est le frère jumeau de celui de Gentilly-2 à Bécancour. Comme Hydro-Québec veut reconstruire Gentilly-2 en suivant l’exemple de Pointe Lepreau, elle a envoyé des observateurs sur place au Nouveau-Brunswick pour suivre le cours de la reconstruction. Cependant, Hydro-Québec n’a pas informé le public québécois des hypothèses irréalistes et des erreurs commises à Pointe Lepreau.
Comme le projet de Gentilly-2, la reconstruction de Pointe Lepreau était supposée se réaliser en 18 mois. Cette reconstruction est déjà en cours depuis trois ans. Selon le gouvernement du Nouveau-Brunswick le coût des délais occasionnés est d’environ un million de dollars par jour.
Comme le projet de Gentilly-2, la reconstruction de Pointe Lepreau devait coûter moins que deux milliards de dollars, mais les dépassements de coûts sont déjà d’un milliard de dollars.
Comme dans le cas de Gentilly-2, les 380 tuyaux de calandre en alliage de zirconium-niobium situés dans le cœur du réacteur doivent être remplacés par des tuyaux neufs. Les vieux tuyaux deviennent des déchets radioactifs qui demeurent dangereux pour des centaines d’années. Mais après avoir installé, sur une période de neufs semaines, tous les nouveaux tuyaux, la décision a été prise de les enlever et de recommencer parce que les tuyaux n’étaient pas suffisamment étanches et donc inacceptables.
Cependant la nature inacceptable des tuyaux de calandre était visible dès le départ, alors que seulement une fraction de ceux-ci avaient été installés. Pourquoi Hydro-Québec n’a-t-elle pas rapporté ces faits au public québécois ? Pourquoi Hydro-Québec n’a-t-elle pas rapporté aux autorités du NB qu’une situation inacceptable était en cours ?
Le MSQN croit que la reconstruction de Gentilly-2 serait une erreur colossale et ne doit pas se faire. Cette reconstruction va coûter beaucoup plus cher que prévu et elle va créer une grande quantité de nouveaux déchets radioactifs que le gouvernement fédéral ne veut pas prendre en charge. Est-ce que ces déchets de reconstruction devront demeurer au Québec ? De plus, le réacteur reconstruit produira chaque année 100 tonnes de nouveaux déchets hautement radioactifs (le combustible uranium irradié), lesquels demeurent dangereux pour un million d’années. La gestion de ce combustible irradié exigera les services d’Énergie Atomique Canada Limités, une firme de la couronne que le gouvernement a mise en vente en 2010.
Au minimum, Hydro-Québec devrait rapporter à son conseil d’administration et au public québécois toutes les difficultés et toutes les erreurs coûteuses qui sont en cours à Pointe Lepreau, parce que cette douloureuse expérience risque de se reproduire avec la reconstruction proposée pour Gentilly-2 à l’automne 2012.
Le 26 janvier 2011
Pour plus d’informations :
Michel Duguay, Mouvement sortons le Québec du nucléaire (MSQN) , (418) 656 3557 ou 802 2740
Gordon Edwards, Regroupement pour la surveillance du nucléaire (RSN) , (514) 4