Nous sommes la première génération à bien comprendre les changements climatiques et la dernière à pouvoir en contrer les conséquences.
— Petteri Taalas, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale C’est de cette urgence, si bien décrite par Petteri Taalas, qu’a émergé en 2018 le Mouvement écocitoyen UNEplanète, une coalition de groupes citoyens, de citoyennes et de citoyens engagés qui désirent inscrire leur action dans un mouvement collectif. Pourquoi « UNEplanète » ? Parce que nous avons une conscience aigüe du fait qu’il n’existe qu’une seule planète Terre et que nous sommes en train de détruire les conditions qui y rendent la vie possible. Pour exprimer, aussi, l’idée que nous portons tous, solidairement, la responsabilité de passer en mode urgence afin de sauver ce qui peut encore être sauvé.
Notre mission est de contribuer concrètement à freiner le plus rapidement possible le réchauffement climatique :
• en ralliant au Québec des groupes et des personnes climato-actifs ; • en soutenant un modèle de société ainsi que des gestes individuels et collectifs qui respectent les capacités de la planète ;
• en incarnant dans l’espace public une voix citoyenne informée, concertée, solidaire et non partisane.
UNE pour tous, tous pour UNE ! Telle pourrait être notre devise — et tel est le message que nous voulons porter aujourd’hui en donnant notre avis sur le Plan d’électrification et de changements climatiques (PÉCC) 2021-2030 du gouvernement du Québec.
Les groupes membres du Mouvement écocitoyen UNEplanète
• Alerte pétrole Rive-Sud
• Comité vigilance hydrocarbures de Montréal
• Environnement Vert Plus
• Lotbinière en transition
• Mobilisation Climat Trois-Rivières
• Montmagny en transition • Saint-Antoine-de-Tilly – Milieu de vie
• Transition Capitale-Nationale
4. Lancer d’urgence un vaste chantier d’éducation et de dialogue social
Pour que la transition vers la carboneutralité puisse se faire sans exacerber la polarisation des positions à laquelle on assiste présentement, il est essentiel que la population du Québec ait une possibilité réelle de participer à la prise de décisions collectives et d’adhérer aux décisions. L’actuelle démarche de consultation par mémoires et par questionnaire du Gouvernement du Québec ne répond pas, même de loin, à cet impératif de dialogue social.
Par ailleurs, pour que ce dialogue social puisse être constructif et mène à des décisions judicieuses, il faudrait que la population soit convenablement informée et reçoive des signaux clairs de la part du gouvernement. En ce moment, nous vivons une situation déplorable où les scientifiques et les environnementalistes doivent combattre la désinformation ou les perceptions erronées véhiculées par l’industrie des énergies fossiles mais aussi par notre propre gouvernement qui traite l’urgence climatique comme une occasion d’affaires à exploiter par l’électrification et les innovations technologiques, et continue simultanément à soutenir publiquement des projets qui émettraient des volumes élevés de GES.
Par conséquent, nous recommandons que le gouvernement du Québec :
• lance un message clair, sans ambiguïté et sans contradiction, de reconnaissance de l’urgence climatique et de solidarité avec les scientifiques et environnementalistes qui sonnent l’alarme depuis des décennies ;
• lance, en collaboration avec les spécialistes de l’éducation relative à l’environnement, les scientifiques, les ONG environnementales et les groupes citoyens, un vaste chantier d’éducation et d’information sur la crise climatique à l’intention des citoyens et citoyennes de tous âges, des leaders et influenceurs de tous les milieux, des fonctionnaires, des élus et des élues de tous les paliers ;
• propose une démarche de consultation convaincante sur l’urgence climatique et la transition, par exemple un BAPE générique d’une envergure exceptionnelle.
Conclusion
Le Mouvement écocitoyen UNEplanète remercie le gouvernement du Québec de porter attention à ses points de vue et espère vivement qu’il les prendra en considération. Car, dans la prochaine décennie, nous avons rendez-vous avec l’Histoire. Après avoir profité des largesses de la planète, de ses ressources extraordinaires mais limitées, après nous être enrichis et avoir considérablement amélioré nos conditions de vie, nous voyons que cela s’est fait aux dépens de la Nature, des sociétés moins favorisées et surtout, des générations futures.
Notre mode de vie énergivore, axé sur la surexploitation et la surconsommation, mène l’humanité à sa perte. Nous le savions, mais nous vivons maintenant les conséquences de plus en plus visibles et effrayantes de la dégradation des écosystèmes, de la climatologie imprévisible et des phénomènes météorologiques extrêmes.
Le réchauffement planétaire ne peut être compensé par aucune assurance. Nous devons prendre nos responsabilités collectives maintenant pour éviter le pire.
Si chaque citoyen et chaque citoyenne a la possibilité de poser des gestes, il incombe à notre gouvernement de créer le cadre législatif et règlementaire, d’adopter un Plan climat à la hauteur de la crise climatique, d’initier les programmes requis et de soutenir les collectivités qui doivent concrétiser les changements et ce, dans le temps imparti — très court — avant que le seuil de non-retour ne soit atteint.
Comme gouvernement, vous avez cette responsabilité et elle doit être assumée en mobilisant l’Assemblée nationale, le milieu municipal, les organisations et les entreprises, la population, afin que tous comprennent le défi auquel nous devons nous consacrer en priorité et de manière coordonnée. Nous le savons : c’est maintenant, ou jamais.
Mouvement écocitoyen UNEplanète
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