Bien qu’il existe toutes sortes de façons de se procurer des articles seconde main, l’achat de ceux-ci fait souvent l’objet d’un mépris. Ce phénomène, additionné au bas prix des produits importés, provoque un immense gaspillage.
Quantités de produits seconde main en bonne état, sont systématiquement éliminées dans nos sociétés hyper consommatrices. Plusieurs phénomènes dont « le jeu de la publicité », lancent les gens dans une consommation à outrance et provoquent des sentiments de rejet, voire de mépris, pour tout ce qui n’est pas de derniers cris. Le respect de l’objet a disparu pour faire place au culte de la nouveauté.
Non seulement les objets deviennent désuets à cause des changements apportés par les designers et les améliorations technologiques, mais aussi parce que les réparations sont devenues « non rentables » à cause du phénomène du double coût, soit le coût élevé de notre main-d’œuvre et les bas coûts des produits importés, spécialement d’Asie. La rareté de la main-d’œuvre qualifiée et aussi des pièces de rechanges compliquent les réparations. Ceci entraîne la mise au rebut d’objets aussi récents que des lecteurs DVD. Alors imaginez où se retrouve votre VHS. Vous croyiez qu’en le donnant à une œuvre de charité, on aurait trouvé quelqu’un pour le réparer ? Ou encore plus difficile, pour le racheter ?
Personnellement, j’ai vu chez des organismes caritatifs, des montagnes de sacs contenant des vêtements usagés lesquels étaient vendus à quelques sous la livre pour l’exportation. Bien qu’il n’y ait pas d’autres solutions pour les organismes ceci constitue une sorte de « dumping » néfaste pour les économies locales du sud. Vous aurez sans doute observé à l’occasion d’une collecte des encombrants dans votre quartier, combien il se gaspille d’objets encore utilisables. C’en est triste …
Pour contrer ce gaspillage, personnellement j’ai d’abord adopté l’habitude de rechercher, systématiquement, une version seconde main des objets dont j’ai besoin. J’ai constaté, après plusieurs années de ce comportement, que j’ai adopté une méthode de recherche efficace, (ex : Kijiji, groupes Facebook tels Marketplace, Buy Nothing, À Donner Québec, ATCT/VTCT) que je me suis bâti un répertoire de lieux d’approvisionnement et que je peux presque toujours me procurer une version seconde main de l’objet recherché, et ce à environ 25% du prix du neuf ou simplement gratuitement. Il en résulte que l’environnement et mon portefeuille se portent beaucoup mieux. Pour chaque objet à trouver c’est maintenant un vrai défi et un réel plaisir d’entreprendre les démarches.
Concernant les réparations des appareils électriques et électroniques, je fais appel aux techniciens bénévoles du « Café Réparations » de l’organisme La Patente de Limoilou qui font les réparations pour un montant forfaitaire de 5$.
Ces façons de procéder, si elles se généralisaient constitueraient des éléments importants d’un rempart contre certains effets pervers de la mondialisation néolibérale. En plus d’être des mesures majeures pour réduire le gaspillage et protéger l’environnement, elles permettraient de créer ici beaucoup d’emplois dans les domaines de la vente et de la réparation de produits seconde main, tout en améliorant indirectement le niveau de vie de ceux qui achèteraient des objets ayant déjà servi.
Pascal Grenier sec.-très
Nos choses ont une deuxième vie
Québec
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