Édition du 17 décembre 2024

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Premières Nations

Portrait des inégalités socioéconomiques touchant les Autochtones au Québec (extraits)

La réalité des Autochtones au Canada est marquée par des problèmes sociaux de taille. Parmi les enjeux les plus souvent cités, on compte l’accès déficient à l’eau potable, le délabrement et le surpeuplement des logements, les disparitions et assassinats de femmes et de filles ainsi que les vagues de suicides qu’ont connues plusieurs communautés. De plus, les Autochtones subissent encore plusieurs préjugés, alimentés par la méconnaissance de leur réalité quotidienne. Les gouvernements, de leur côté, tardent à apporter des solutions aux injustices vécues par ces communautés, qui se mobilisent quant à elles pour faire valoir leurs droits.

Tiré du site de l’IRIS.

Afin d’y voir plus clair, nous dressons dans cette note un portrait de la condition socioéconomique des Autochtones au Québec en mettant l’accent sur les inégalités vécues par rapport aux non-Autochtones. Dans un premier temps, il sera brièvement question de la situation des Autochtones au Canada. Dans un deuxième temps, nous ferons le portrait de la situation des Autochtones au Québec, en nous intéressant d’abord aux données démographiques et géographiques. Ensuite, nous nous pencherons sur les inégalités à caractère économique, telles que l’emploi et le revenu. Enfin, il sera question des inégalités sociales se rapportant notamment à la santé et à la justice. 

La situation des Autochtones au Canada

Portrait des inégalités vécues par les Autochtones au Québec

Démographie

Scolarité

Emploi

Revenus

Logement

État de santé

Victimisation et justice

Conclusion

Cette note a mis en lumière les inégalités entre les Autochtones au Québec et la population non autochtone. Certes, nous n’avons pu tenir compte de la réalité spécifique de chacune des nations présentes sur le territoire. Les conditions de vie des Anishnabe du lac Simon n’ont rien à voir avec celles des Hurons-Wendats de Wendake, tout comme le quotidien des Innus de Uashat-Maliotenam est à mille lieues de celui des Mohawks de Kanesatake. Au-delà de leurs différences, les Autochtones au Québec ont cependant en commun d’être défavorisés par rapport aux non-Autochtones lorsque l’on considère divers aspects de leur existence individuelle et collective. La précarité des conditions de vie dans plusieurs communautés et dans le Grand Nord, la difficulté d’accès à des denrées alimentaires de qualité et abordables, tout comme la détérioration des milieux de vie entraînée par les bouleversements climatiques, ont des impacts tant sur la santé physique et mentale des populations autochtones que sur leurs relations interpersonnelles. Les traumatismes causés par le colonialisme, la stigmatisation et le racisme, de même que la perte d’identité liée à la dépréciation de la culture traditionnelle, nuisent depuis trop longtemps au bien-être des Autochtones. Combinés, ces facteurs minent leur capacité à réaliser leur plein potentiel et à assurer en toute autonomie leur subsistance.

Pour toutes les raisons mises en lumière précédemment, il importe que les membres des communautés autochtones aient accès à des services, tant en matière de santé, d’éducation que de logement ou autre, qui soient adaptés à la réalité de chacune des communautés, d’autant plus que, tel que nous l’avons souligné, la population autochtone connaît une forte croissance. À cet effet, le Tribunal canadien des droits de la personne a conclu en 2016 que le gouvernement fédéral opérait une discrimination à l’égard des enfants autochtones vivant dans des réserves et leur famille, étant donné qu’ils n’ont pas accès au même niveau de services que les autres enfants canadiens, alors même que leurs besoins sont plus grands43.

Au Québec, la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics (CERP) a été mise sur pied par le gouvernement en 2016 et doit déposer son rapport à la fin de 2018. Le mandat de la Commission présidée par le juge Jacques Viens est « d’identifier les causes sous-jacentes à toute forme de violence, de discrimination systémique et de traitements différents qui pourraient exister à l’égard des Autochtones dans le cadre de la dispensation de certains services publics au Québec ». Il faudra prêter attention aux recommandations qui émaneront de cet exercice et s’assurer qu’elles soient appliquées. Comme pour les immigrants et les personnes racisées, on ne peut se contenter de compter sur le marché du travail pour assurer la sécurité financière des Autochtones et résoudre les autres problèmes qui les touchent de manière disproportionnée.

Le portrait des inégalités dressé ici nous rappelle que les rapports coloniaux imposés par les non-Autochtones ont eu des conséquences qui font figure de triste héritage pour les communautés autochtones, qui sont plus que jamais en quête de dignité et de bien-être.

Il importe en ce sens d’appuyer les initiatives des communautés touchées, tant les autorités locales que les citoyens et les citoyennes, dans l’élaboration de solutions à ces multiples problèmes afin de ne pas reproduire les erreurs du passé et de ne pas imposer des pratiques qui ne respectent pas la culture et les réalités des peuples autochtones.

L’intégral du rapport.

Julia Posca

Doctorante en sociologie à l’UQAM et chercheuse associée à l’IRIS

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