« Alors que le gouvernement finalise son plan pour rendre la profession d’infirmière plus attirante, une autre pénurie de personnel affecte le réseau de la santé. Dans les hôpitaux du Québec, 85 % des décisions médicales sont basées sur des analyses de laboratoire. Si on veut des hôpitaux de qualité, il faut s’assurer que les postes en laboratoire sont bien pourvus. Ça implique nécessairement de miser sur l’amélioration des conditions de travail pour favoriser l’attraction et la rétention du personnel », plaide Josée Fréchette, 5e vice-présidente de l’APTS.
Paradoxalement, le gouvernement affirme publiquement depuis des années qu’une baisse du nombre de postes dans les laboratoires est à prévoir. Cette publicité négative a entraîné une diminution marquée des inscriptions dans les programmes d’études menant à un poste dans ce domaine. De plus, la majorité du personnel de laboratoire est épuisé ou désengagé en raison du rythme de travail imposé depuis des mois.
Des états généraux précipités
L’APTS s’inquiète toutefois de la vitesse à laquelle ces états généraux ont été convoqués. Ainsi, les propres membres de l’OPTMQ ont été informé·e·s de la date de l’événement deux jours seulement avant son déroulement. De plus, le cahier du participant ne contient aucune statistique pour mesurer l’ampleur des besoins de main-d’œuvre dans les laboratoires. « Rappelons que l’APTS réclame au gouvernement ses données de planification de la main-d’œuvre depuis 2016, en vain. Il est en mesure de chiffrer le nombre d’infirmières manquantes. Pourquoi ne peut-il pas faire le même exercice pour le personnel de laboratoire ? » s’interroge Josée Fréchette.
Pour être en mesure de maintenir des laboratoires publics de qualité, l’APTS considère qu’un plan d’action complet et concret passera indiscutablement par une reconnaissance des professions concernées et une amélioration de leurs conditions de pratique. « Notre organisation dénonce la pénurie de main-d’œuvre dans les laboratoires depuis des années. On ne pourra certainement pas régler ce problème avec des états généraux annoncés à la dernière minute. Néanmoins, on sait bien que la première étape pour régler un problème, c’est d’en admettre l’existence », conclut la 5e vice-présidente de l’APTS.
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