Cette volonté obstinée de préserver à tout prix, c’est le cas de le dire, un système où le secteur privé est en mesure de dicter les orientations publiques, de surveiller leur application et d’en récolter les profits tout en cédant les pertes aux contribuables se manifeste, entre autres, dans la poursuite et l’ajout de projets en mode partenariat public privé (PPP).
Ainsi, on apprenait récemment que le gouvernement comptait aller de l’avant avec la construction d’une vingtaine de haltes routières en mode PPP . Sans compter les trois autres CHLSD en mode PPP attendus prochainement en Montérégie . À ce titre, si le CHSLD St-Lambert-sur-le-golf commence à peine à nous sensibiliser sur les dérives que peuvent entrainer les PPP, les Britanniques, eux, sont à une tout autre étape.
Après avoir célébré l’inauguration de 700 projets en mode PPP (dont 120 en santé) au cours des 10 dernières années, les Britanniques ont maintenant la gueule de bois et ils font face à une véritable bombe financière. Déjà, en 2009, une directive du ministère de la Santé britannique sommait les établissements publics de réaliser des coupures budgétaires d’au moins 15 milliards de livres sterling (environ 24 milliards $ CAN) d’ici 2014 afin d’être en mesure de payer la facture des PPP. Or, il semble que cela n’ait pas été suffisant, puisqu’une soixantaine d’établissements de santé en mode PPP seraient en situation de faillite, menaçant plus que jamais la pérennité des finances publiques et des services à la population.
Même si le Québec n’a pas encore atteint de tels sommets, force est de constater que nous allons dans la même direction, comme en font foi les coupures de 800 millions $, dont la moitié en santé et en éducation afin de pallier… à la hausse des couts de construction ! Enfin, si le modèle britannique est à proscrire, d’autres modèles s’offrent à nous. Comme le modèle tunisien, par exemple… C’est quand donc, le printemps ?