Le gouvernement a reconnu ses torts, mais cette situation qui confine des citoyennes et citoyens dans des conditions dégradantes a de quoi choquer. Les réfugiées et réfugiés ou leurs marraines et parrains ne sont pas des numéros et méritent d’être traités avec dignité. Après la réduction arbitraire des seuils d’immigration et la réforme ratée du Programme de l’expérience québécoise (PEQ), force est de constater qu’avec l’immigration, la CAQ trouve toujours le moyen de se mettre les pieds dans les plats. Systématiquement, elle cause un dérapage. Si l’obtention du statut de citoyen demeure une forme de privilège en fonction de règles et de critères particuliers liés à l’immigration, il faut rappeler que le statut de réfugié est, quant à lui, balisé par des normes et des conventions internationales reconnues qui font consensus. À ce chapitre, le Québec a donc un devoir de solidarité internationale et d’accueil à l’endroit de ces personnes.
Il serait plus qu’irresponsable que le Québec tourne le dos à cet impératif de solidarité, parce que fondamentalement, il renierait son propre ADN. C’est connu et reconnu au-delà de nos propres frontières : le Québec est une société généreuse, ouverte sur le monde et, surtout, solidaire envers les personnes ayant moins de chance (notre histoire le démontre d’ailleurs à plusieurs égards). Dès lors, comment peut-on expliquer que le gouvernement soit à ce point déconnecté et ait un tel manque d’humanité dans ses politiques ? En 2020, parrainer des hommes, des femmes ou des enfants qui fuient la guerre, la famine ou la persécution ne devrait pas prendre les allures d’une scène digne du film Les Douze travaux d’Astérix. Plus encore, le parrainage devrait s’effectuer dans des conditions optimales et avantageuses afin d’encourager, voire de récompenser, ce geste de solidarité. À l’heure où les enjeux mondiaux sont plus nombreux que jamais et entraînent chaque année le déplacement de millions de personnes, le Québec est une réponse à la misère et à la souffrance. Dans les circonstances, nous nous devons d’offrir le meilleur de nous-mêmes et d’arrêter de mettre inutilement des bâtons dans les roues à celles et ceux qui souhaitent améliorer l’humanité, une personne à la fois.
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