La crise est grave ! Les travailleuses et les travailleurs licenciés la vivent durement ! La documentation syndicale le reconnaît : « la crise économique frappe avec une force jamais vue depuis les années 1930. Au Québec, des centaines de milliers de personnes ont perdu leur emploi, les industries manufacturières et exportatrices sont en chute libre et les finances des gouvernements sont fortement déficitaires. (« Quiz de la crise ») Pour trouver une voie de sortie, il faut bien cibler les origines de la crise. »
Et patatras, voilà l’analyse qui tourne court. La crise actuelle serait le fruit de la « déréglementation où la fraude massive et la non-intervention de l’État sont devenues des pratiques courantes. Conséquemment, des millions de travailleurs et de travailleuses sont victimes de ces approches économiques sauvages. »
Dit autrement, cette crise n’est pas la crise du système économique capitaliste. Elle est le produit des excès des profiteurs, des boursicoteurs et autres fraudeurs. Il ne s’agirait que de restaurer la transparence, d’en finir avec les parachutes dorés et de restaurer la réglementation de la finance. pour que l’économie soit remise sur ses rails.
Ce premier mai se devrait pourtant d’être un moment fort de la convergence et de la généralisation des mobilisations sociales de tous ceux et de toutes celles qui refusent de payer pour la crise capitaliste.
Les choix politiques du gouvernement Charest sont clairement inacceptables. La poursuite de la privatisation de l’éducation et de la santé ; la construction des centres hospitaliers dans le cadre de Partenariats-Public Privé pour permettre aux patrons de se graisser au passage, les fonds considérables donnés sans aucune prise de contrôle aux entreprises manufacturières sont des politiques inacceptables qui ne visent qu’à socialiser les pertes. Et le gouvernement, le patronat et les médias à leur service invitent les travailleurs et les travailleuses du Québec à être raisonnables et à accepter de baisser leurs salaires, d’être mis à pied, de voir les services publics privatisés. .
Le Premier mai doit être l’occasion de poser les questions essentielles pour la construction de la résistance ouvrière et populaire :
• Où en est-on dans la constitution d’un front unitaire du mouvement syndical et des mouvements sociaux contre l’offensive patronale et gouvernementale ?
• Comment élaborer une plate-forme intersyndicale et populaire pour faire face à cette crise ?
• Quelle initiative envisager pour pouvoir lancer la perspective de la tenue le plus rapidement possible d’États généraux des mouvements sociaux capables de déboucher sur un programme d’action pour contrer les politiques patronales et gouvernementales ?
Mais une telle orientation et une telle résistance ne seront réellement possibles que si les mouvements sociaux du Québec font clairement le choix de dépasser le capitalisme, de lui tourner le dos, de mettre en pratique des solutions anticapitalistes, écologistes, féministes et antiracistes. Maintenir l’ambiguïté à cet égard ne saurait que nuire aux luttes qui sont devant nous !