Une crise qui était prévisible
Une crise effectivement qui n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu mais un éclair dans un ciel sombre. Depuis plusieurs années Qs effectue un centrage à droite en développant une approche de plus en plus électoraliste de son projet politique. Au lieu de défendre les revendications et les luttes des mouvements sociaux. Il choisi ses combats et ses demandes en fonctions de l’image et de la crédibilité chez la population québécoise. Il se targue de devenir l’opposition officielle et même le prochain gouvernement au lieu de développer un réel discours de gauche, seul capable d’offrir des réponses aux pluricrises mondiales que nous vivons.
Et les régions
Ce recentrage à droite avait créé au dernier congrès un véritable malaise sur la place des régions dans le parti. Les élections de 2022 avait laissé Qs sans renouvellement en Abitibi et sans député dans le Bas St-Laurent malgré de grands (et faux) espoirs.
Les régions avaient insisté pour marquer leur présence en votant Émilise. Et sa démission politique va reposer ce questionnement. Le poids et la présence des régions ne fait pas la balance face à la garde rapprochée de GND.
Mais à travers les régions, c’est tout le questionnement de la démocratie dans le parti qui est aussi posé. Le fonctionnement traditionnel top-down des partis électoraux affecte la prise en charge militante dans les régions et les circonscriptions. Les militantes et militants aspirent à autre chose que d’être des plantes vertes lors de la tournée de l’autobus nationale.
Et le féminisme
Maintenant, il y a un chef à QS. Il y a un pouvoir bien identifié par Catherine Dorion et Émilise. Toute une équipe de jeunes mâles blancs.
L’image de deux porte-parole, l’image de l’égalité des hommes et des femmes nécessaire en politique, en prend un coup.
Lutter contre le patriarcat dans le parti, c’est aussi lutter contre les images, c’est voir les femmes prendre leur place et non pas être reléguée à une autobus de campagne.
C’est voir deux jeunes femmes dire clairement les malaises. Briser le silence pour lutter contre des disfonctionnements. Et c’est Émilise qui tout en dénonçant la situation mentionne le danger de jeter le bébé avec l’eau du bain.
Aller plus loin
Le prochain conseil national de Qs à Jonquière en mai risque de reposer toutes ces questions. Espérons que les délégations des différentes circonscriptions prendront la parole pour dénoncer ces états de faits et poser la nécessité pour Qs de changer de stratégie électorale.
Ce n’est pas à Émilise de démissionner, c’est au parti de changer.
*****
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d’avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d’avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Un message, un commentaire ?