Une fois de plus, la population est relayée au second rang. Malgré les conditions émises par l’ONÉ, les citoyen.ne.s ne sont pas pour autant rassuré.e.s. « Il n’y a pas de compromis possible lorsqu’il s’agit de la qualité de l’eau potable, affirme Christine Dandurand des Citoyens au Courant. La feuille de route d’Enbridge est très inquiétante avec plus de 800 déversements depuis 10 ans. Les risques sont trop grands au niveau de la sécurité pour aller de l’avant. »
« Nous sommes très inquiets pour la qualité de l’air, affirme aussi Réal Bergeron, citoyen de Mercier-Est. L’ONÉ refuse de considérer les impacts en amont et en aval du projet, ignorant ainsi les polluants qui seront émis au cours du raffinage, ici à Montréal. C’est notre santé et celle de l’environnement qui sont mis en jeu. »
Cette approbation n’est pas dans l’intérêt du public à court et à long terme, la population en subira les impacts. D’ailleurs, des communautés autochtones sont déjà touchées sévèrement par l’exploitation des sables bitumineux en Alberta.
Il s’agit donc d’un pas dans la mauvaise direction à l’heure où il est primordial de réduire collectivement notre consommation de pétrole. « Les instances politiques doivent avoir le courage de prendre des décisions pour effectuer sans délai un virage drastique en faveur des énergies propres et renouvelables pour éviter une perturbation du climat mondial, ajoute Jacques Tétreault du RIGSVSL. Nous ne pouvons plus ignorer les changements climatiques et ses répercussions sur les générations futures, pourtant c’est ce que l’ONÉ fait. »
Les citoyen.ne.s dénoncent aussi l’appui de Québec à ce projet, sous le couvert de conditions qui n’ont pas été présentées aux audiences de l’ONÉ. Dans un tel contexte, les 18 conditions émises par la commission parlementaire seront-elles réellement être prises en compte, ce qui laisse sous-entendre que la commission n’a été qu’un simple exercice de relations publiques.
Finalement, les groupes citoyens ne baissent pas les bras devant cette décision. Ils n’ont pas dit leur dernier mot non plus au sujet de l’oléoduc Énergie Est de TransCanada. La compagnie a déposé une application hier à l’ONÉ et voudrait faire transiter 1,1 million de barils de pétrole par jour à travers la province, soit près de 4 fois la quantité de la Ligne 9B. Une campagne citoyenne provinciale sans précédent est prévue dans les prochaines semaines pour mobiliser la population.