« Malgré plusieurs rencontres aux différentes tables de négociation, force est de constater que les discussions piétinent et que nous en sommes toujours au même point, indique le président de la FTQ, Daniel Boyer. Nous avons transmis nos préoccupations au gouvernement, mais pour seule réponse, il propose des reculs d’envergure à toutes les tables de négociation, sans se prononcer sur les questions que nous avons posées. »
Plus tôt ce printemps, constatant déjà la lenteur des négociations et le caractère méprisant des propositions gouvernementales, le Front commun a lancé une vaste consultation. Réunis en assemblée générale, les membres des syndicats ont été consultés sur leur volonté d’avoir recours à la grève en toute légalité afin d’augmenter la pression sur le gouvernement si les négociations stagnent. Aujourd’hui, toutes les organisations du Front commun ont officiellement en main un mandat en ce sens.
« Les travailleuses et les travailleurs du secteur public sont extrêmement déçus, remarque la porte-parole du SISP, Carolle Dubé. Après plus de six mois de négociation, le gouvernement nous chante toujours la même chanson : on veut vous appauvrir pendant que vous travaillez en gelant vos salaires et en vous offrant des augmentations risibles par la suite et on veut vous appauvrir à la retraite en modifiant un régime pourtant en santé. Nos membres nous disent que ça ne passe pas, qu’ils sont prêts à se battre pour avoir un peu de respect. »
« Le gouvernement dit à ses employés qu’il veut les envoyer travailler où il le veut et quand il le veut, qu’il souhaite imposer des horaires atypiques, qu’il cherche des façons de ne plus payer les heures supplémentaires - souvent obligatoires - après un quart de travail, qu’il veut les envoyer travailler toujours plus loin de chez eux, qu’il diminuera leur autonomie professionnelle, qu’il compte les empêcher de prendre des vacances, explique la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque. S’il pense que les travailleuses et les travailleurs vont rester les bras croisés et accepter ça sans broncher, il se trompe. Nos membres sont insultés et ils ont raison de l’être. »
Bien que ces mandats de préparation de la grève s’ajoutent aux dépôts des ententes de services essentiels annoncés le 30 juin dernier, les trois porte-parole réitèrent que la priorité du Front commun est d’en arriver à une entente négociée et satisfaisante pour les travailleuses et les travailleurs du secteur public. Les négociateurs du Front commun sont prêts à poursuivre leurs travaux tout l’été avec le Conseil du trésor et les comités patronaux de négociation des secteurs de la santé, des services et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et des organismes gouvernementaux.