Dans son mémoire (http://www.naturequebec.org/fileadmin/fichiers/Energie_climat/ME13-10-01_EnergieCoexistence.pdf), Nature Québec remet en question la justification économique avancée pour se lancer dans l’exploration et l’exploitation commerciale. « On invoque l’argument fallacieux du déficit commercial engendré par l’achat de pétrole étranger pour justifier cette avenue. Pourtant, les économistes s’accordent pour dire qu’il ne s’agit pas d’un déficit réel, mais d’un simple indicateur, pas nécessairement négatif, dans un contexte de libre-échange ». De plus, l’exploitation de pétrole de schiste envisagée à Anticosti, par exemple, sera très coûteuse et nécessiterait un apport majeur de subventions. Le Canada et les provinces, rappelle-t-il, subventionnent l’exploitation pétrolière à hauteur de 2,8 milliard $. La solution, selon Nature Québec, c’est de réduire notre consommation de combustible fossile au maximum et d’utiliser notamment la biomasse et le bio méthane en guise de substitution.
Nature Québec propose également de mettre en place un vaste programme d’économies d’énergie, génératrices d’emplois, et de le cumuler aux importants surplus actuels pour investir massivement dans l’électrification des transports, secteur qui est actuellement le plus grand émetteur de GES au Québec. Le Québec peut développer une expertise unique dans ce domaine et l’exporter.
Nature Québec recommande donc de ne pas s’aventurer dans l’exploitation de pétrole non conventionnel, de remettre en question les projets de pipelines qui ne lui apportent rien, qui sont risqués pour son environnement et qui ouvrent le marché extérieur au pétrole des sables bitumineux.
De plus, Nature Québec recommande d’investir de façon importante dans les économies d’énergie et l’efficacité énergétique. Il ne s’agit pas, comme le suggère le document ministériel, de transférer les gains de l’efficacité énergétique vers d’autres secteurs, mais de réduire dans l’absolu notre consommation d’énergie, une des pires au monde par habitant. Le Suède, un pays comparable en climat et en population, dépense en moyenne deux moins d’énergie par habitant que le Québec.