Bien que tout porte à croire que le journaliste et ex-membre des Black Panthers terminera ses jours en prison, cette décision n’en représente pas moins une victoire importante et vient en partie lui rendre justice, lui dont le procès et la condamnation avaient été entachés de multiples irrégularités.
Rappelons qu’il avait été condamné en 1982 pour le meurtre de l’officier Daniel Faulkner de la police de Philadelphie, une décision motivée par des motifs racistes de la part du jury et de la poursuite selon Mumia. Croupissant depuis lors dans le couloir de la mort, il n’a eu par la suite de cesse de chercher à renverser cette décision. En 2008 une cour d’appel fédérale renversait le jugement de condamnation à mort mais maintenait le verdict de culpabilité. Une décision qui fut confirmée avec le jugement de décembre dernier et qui évite du même coup à la poursuite de devoir éventuellement affronter un nouveau procès.
Maintenant, quant aux conditions de détention qui seront celles de Mumia Abu-Jamal, tout cela reste encore à définir. Plusieurs craignent d’ailleurs – aussi ironique que cela puisse paraître – qu’il puisse perdre certains de ses privilèges. C’est que malgré qu’il logeait dans le couloir de la mort, Mumia continuait malgré tout son travail journalistique en collaborant à diverses publications, tout en assurant par téléphone une chronique hebdomadaire pour diverses radios communautaires. Cela pourrait maintenant lui être interdit, comme le mentionnait en entrevue Renee Feltz, productrice de Democracy Now !. Plusieurs de ses supporters dont Desmund Tutu et Amnistie Internationale en appellent d’ailleurs toujours à sa libération pure et simple.