Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Résistances ouvrières

Papier White Birch - Un bref rappel

La fermeture de l’usine White Birch de Québec nous rappelle le comportement révoltant d’Abitibi-Bowater qui avait sévi à l’été 2010. Le premier ministre conservateur de Terre-Neuve, à la surprise générale, avait adopté une mesure qu’on n’attendrait pas de la part d’un politicien de droite : l’expropriation pure et simple de la compagnie et la saisie de toutes ses installations présentes sur le territoire de la province et l’abolition des droits de coupe.

À Terre-Neuve, la fermeture des installations de Grand Falls a tellement choqué le premier ministre Danny Williams qu’il a fait adopter une loi d’expropriation des territoires de coupe, des barrages et de l’usine de papier. À Bay Street, on a crié au socialisme, mais comme la population de Terre-Neuve revendiquait ses droits, c’est Ottawa qui a accepté de verser 150 millions à AbitibiBowater après avoir été poursuivi en vertu de l’accord de libre-échange (ALENA). Évidemment, dans le cas de White Birch, il faudrait aussi défier cette situation et passer outre aux récriminations des tenants du libre-profits.

Un récent reportage du Journal de Québec faisait l’étalage du jem’enfoutisme de la famille Brant quant à l’avenir des salariéEs québécois et leur volonté de presser le citron des usines de F-F Soucy et de Masson au maximum. Peter Brant a été condamné pour évasion fiscale en 1990 et a purgé 84 jours de prison. En décembre dernier, il a touché une prime de 34,8 millions$ pour son “travail” des deux dernières années, l’équivalent de 3% des ventes totales des usines White Birch au Québec alors que la compagnie mère est sous la protection de la loi contre les créanciers compilant des dettes dépassant les 900 millions$ et qu’elle ferme définitivement l’usine de Québec. Il est également l’objet d’une poursuite d’un regroupement de créanciers de la papetière White Birch, à Bear Island, en Virginie pour des cas de commissions “frauduleuses”.

En 2003, lui et un marchand d’arts réputé mondialement, ont fait l’objet d’une poursuite civile pour ne pas avoir payé des taxes sur des gains en capital de 26,5 millions. Brant a finalement réglé hors cour en versant 9,1 millions sans accepter la responsabilité pour ses gestes. En 2010, deux anciens employés, travaillant pour le magazine Interview, l’ont poursuivi pour une somme de 1,1 million. Il était cette fois accusé de s’être versé des commissions sur les ventes, alors que son magazine se trouvait en difficultés financières.

Combien de temps encore faudra-t-il endurer des élus qui se comportent en entremetteurs serviles de ces parasites sociaux que sont les AbitibiBowater, Fraser et White Birch de ce monde ou ceux qui se contentent de “shows” de boucane pour épater la galerie mais qui ne font strictement rien ?

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