Édition du 14 mai 2024

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Histoire

Mois de l'histoire des noirs

Né aux États-Unis en 1875 et décédé en 1950, Dr Carter G. Woodson fut l’instigateur de la Semaine des Noirs en février 1926 (la Negro History Week). Le mois de février fut choisi parce qu’il correspondait au mois d’anniversaire de naissance de deux grands abolitionnistes de l’esclavage, Frederick Douglas et Abraham Lincoln.

Cet historien a révélé à travers sa carrière et ses œuvres une autre version de l’histoire. Il fut le créateur d’un courant d’analyse plus scientifique des contributions des Noirs à l’histoire universelle. Il combattit, par la recherche et l’éducation, le racisme et les préjugés de la société.

Son plus grand rêve était d’intégrer l’histoire africaine dans les programmes d’études des écoles. Pour lui, il ne suffisait pas que l’histoire africaine fasse l’objet d’un enseignement scolaire, mais il fallait aussi que l’instruction soit faite dans le respect et de manière plus sensible à la diversité.

La Semaine des Noirs devint le Mois de l’histoire des Noirs en 1976, dans le cadre des festivités du bicentenaire américain. Cet événement visait à commémorer d’une manière plus fidèle et plus objective l’histoire des Noirs. Il est aujourd’hui célébré dans les plus grands centres urbains en Amérique du Nord, en Afrique, en France, aux Caraïbes, en Amérique centrale et en Amérique du Sud.

Le Mois de l’Histoire des Noirs au Québec

Le 23 novembre 2006, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi visant à faire du mois de février le Mois de l’histoire des Noirs, afin de souligner la contribution historique des communautés noires à la société québécoise. Cette loi est entrée en vigueur le 1er février 2007.

Par l’adoption de la loi proclamant le Mois de l’histoire des Noirs, le gouvernement du Québec entend non seulement ajouter sa voix au mouvement nord-américain soulignant l’apport des citoyennes et des citoyens des communautés noires, mais désire reconnaître officiellement l’importance de cet événement annuel pour l’ensemble de la société québécoise.

L’adoption de cette loi est aussi pour le gouvernement du Québec l’occasion de concrétiser une des recommandations du rapport du groupe de travail chargé de conduire, à l’automne 2005, une consultation sur la participation à la société québécoise des communautés noires. Au cours de cette consultation, bon nombre de citoyens des communautés noires ont souligné l’importance de prendre en compte l’apport des Noirs dans la mémoire collective ainsi que d’améliorer leur image au sein de la société.

Depuis plus de 300 ans les générations successives de Québécoises et de Québécois des communautés noires font profiter le Québec de leur savoir-faire, de leurs talents et de leurs visions dans toutes les sphères d’activités. Cette loi permet à l’ensemble de la société québécoise d’exprimer officiellement sa volonté de mettre en lumière la contribution essentielle des personnes des communautés noires au développement du Québec.

Rappelons que le Mois de l’histoire des Noirs est déjà souligné annuellement au Québec et dans plusieurs régions du monde par diverses institutions publiques, privées et communautaires. Au Québec, la Table ronde du Mois de l’histoire des Noirs organise depuis 24 ans des activités qui permettent à la population québécoise de découvrir la richesse et la diversité des communautés noires et de rendre hommage aux personnes qui se sont illustrées dans différents domaines.

Histoire de la communauté noire au Québec

L’histoire des Noirs à Montréal s’étend sur plus de 360 ans et commence dès les débuts de Ville-Marie. Les Noirs ont contribué à l’essor et au dynamisme de Montréal, ajoutant au caractère exceptionnel de la ville. Ils ont aidé de différentes façons à faire connaître la métropole québécoise, notamment en participant à la création et au soutien de l’infrastructure des transports de la ville, puis en faisant de Montréal un carrefour du jazz de premier plan en Amérique du Nord et, enfin, en réalisant de grandes découvertes scientifiques et médicales d’une portée considérable. Mais les Noirs se sont-ils établis au départ sur l’ensemble du territoire de l’île de Montréal ? Quelle a été l’évolution de leur répartition dans l’espace urbain montréalais ?

Au fil des décennies et jusqu’au XXe siècle, les Afro-Canadiens, les Afro-Américains et ultérieurement les Antillais quittèrent le Vieux-Montréal en suivant le mouvement migratoire résidentiel vers l’ouest, le long de la rue Saint-Antoine. Les Noirs occupèrent les espaces résidentiels des rues Saint-Antoine, Saint-Jacques et, à un moindre degré, Notre-Dame, toutes dans l’axe est-ouest. Ils privilégiaient ces artères, car, à cause de pratiques racistes, l’accès aux artères nord-sud du quartier Saint-Antoine leur était refusé.
Dès le milieu des années 1960, toutefois, la Petite-Bourgogne n’était plus le quartier de choix, conséquence d’un vaste réaménagement urbain qui avait évincé des centaines de familles de leurs logements insalubres.

Les immigrants noirs anglophones tirèrent parti des nouvelles possibilités de logement qui s’ouvraient du côté de Notre-Dame-de-Grâce et de Côte-des-Neiges et furent plus nombreux encore à s’établir à Verdun et dans le centre-ville. Un modèle démographique similaire apparut dans la communauté haïtienne, même si celle-ci se distinguait sur les plans linguistique et culturel. Les Haïtiens avaient au départ un statut socioéconomique plus élevé que la majorité des Noirs anglophones. De la première vague d’Haïtiens francophones arrivés dans les années 1960, 93% étaient des cols blancs en 1965. En 1972, ce noyau comptait 3539 membres de professions libérales bien nantis.

Un deuxième groupe d’immigrants haïtiens fit son entrée lentement à Montréal à partir de 1968. Composé majoritairement d’ouvriers et de cols bleus, ce groupe devint majoritaire au sein de la communauté haïtienne. Encore peu nombreuse à cette époque, celle-ci vivait en dehors des quartiers centraux où habitaient les Noirs de langue anglaise.

En 1977, on estimait à 17 000 personnes officiellement la population haïtienne dans la région de Montréal. En 1981, 25 850 Haïtiens y habitaient et, en 1986, leur nombre passa à 38 000. Malgré un niveau d’instruction relativement élevé, 25% de ces Haïtiens étaient au chômage. Ils étaient confinés dans les secteurs de la fabrication et des services et leur revenu moyen n’atteignait que la moitié de celui de l’ensemble des Québécois. Comme chez les Noirs anglophones des générations précédentes, cet écart entre le niveau d’éducation et les possibilités d’emploi se traduisait notamment par un choix restreint en matière de logement pour les Haïtiens.

Ceux-ci s’établirent principalement dans les quartiers du centre, du nord et du nord-est de Montréal : Mile-End, Montréal-Nord, Saint-Michel, Parc-Extension, Rivières-des-Prairies, Villeray, etc.

Des années 1970 au milieu des années 1980, de nouveaux résidants, les Noirs d’Afrique, commencèrent à s’établir à Montréal. Ils venaient de pays de langue anglaise : l’Afrique du Sud, le Kenya, la Tanzanie, le Nigeria et l’Égypte. Des Africains francophones arrivaient également du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Congo et du Zaïre. Dans les années 1990, les statistiques révélaient que 23, 8% des Africains entrés au Canada s’étaient installés au Québec.

La communauté noire montréalaise, contrairement à celles d’autres centres urbains, n’a jamais vécu dans un »ghetto » ni dans une enclave. Les Noirs ont plutôt toujours été une composante peu nombreuse, mais visible, des communautés où ils se sont installés.

Le 23 novembre 2006, l’Assemblée nationale adopte le projet de loi visant à faire du mois de février le Mois de l’histoire des Noirs, afin de souligner la contribution historique des communautés noires à la société québécoise. Cette loi entre en vigueur le 1er février 2007.

Par Dorothy Williams

Poème

La vie, c’est l’art de dessiner sans gomme.

En route, sur le chemin de la liberté…

Une liberté à laquelle nous avons goûté il y a si longtemps que sa saveur est presque oubliée…

De rois et reines, de chefs et pharaons

À esclaves dans les champs de coton, oubliés sous les coups de fouet.

Notre histoire s’écrit et s’accomplit au quotidien.

L’encre répandue de nos frères et sœurs qui ne demandent qu’à être écoutés.

Nous luttons pour la culture, la richesse et l’éducation

Nous luttons pour l’égalité et oui, toujours pour la justice.

Nous luttons pour le changement, nous luttons pour notre peuple.

La vie, c’est l’art de dessiner sans gomme.

En route, sur le chemin de la liberté…

On nous apprend à nous tenir debout par la force de notre héritage

pour ne pas être dépouillés et remplacés par les doutes d’un autre

À croire en notre excellence et notre royauté

et à ne jamais juger deux choses avec partialité

Nous sommes toujours des rois et des reines

Contemplez nos héros du passé,

Martin Luther King, Malcom X et Rosa Parks pour ne nommer qu’eux.

Nous avons toujours le POUVOIR.

Leona Carthy
Leoart

À propos de Leona Carthy

Née en Jamaïque, la créatrice numérique et consultante créative installée à Montréal Leona Carthy est une artiste de cœur et une designer de métier. Elle est stimulée par la culture qui l’environne et qui la pousse à exprimer sa créativité dans sa vie quotidienne. Son style distinctif est facilement reconnaissable et hautement original, centré sur la liberté d’expression, la spontanéité et l’amour de l’art. C’est une belle histoire d’amour où Leona crée, grandit et évolue constamment.

Motivée par son amour et son dévouement pour tout ce qui est complexe, abstrait et inhabituel, Leona remplit tous les rôles de façon unique en créant des interfaces de sites Internet, des images de marque et des publicités, des dépliants et couvertures pour livres. Les contributions de Leona ont depuis représenté d’innombrables organisations, entreprises et artistes. De plus, elle réinterprète des photos personnelles afin de les transformer en portraits provoquant l’émerveillement et suscitant des émotions. Mais sa plus grande force réside avant tout dans sa facilité à exprimer les épreuves, la diversité, la beauté et l’influence de la communauté Noire.

« L’artiste n’est rien sans le don, mais le don n’est rien sans travail » Émile Zola

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