Manon Ann Blanchard
Le silence n’est pas possible, ni l’indifférence, devant les crimes dont se rendent coupables les corps de police de toutes les provinces du Canada, de tous les pays dominés par les blancs, à travers le monde. C’est le message qu’ont livré les manifestants, au son de slogans tels que : plus de genoux sur nos cous, black live matter, les vies noires comptent ou no justice, no peace.
Lors de la manifestation, pendant un long arrêt devant le poste de police où les organisatrices et organisateurs se sont adresséEs à la foule, les participantEs ont été invitéEs à mettre un genou par terre, invitation qui a été largement suivie par toutes et tous, sauf les membres du corps policier, postés devant le poste de police, au grand désagrément de la foule qui a poursuivi ensuite la manifestation vers l’université de Sherbrooke.
Cette manifestation sonne comme un réveil dans la vie sherbrookoise : le profilage racial existe bel et bien chez nous, et ce ne sont pas les dénégations de la police, qui affirme que cette problématique n’est pas présente, arguant qu’aucune plainte en déontologie sur cette question n’a été déposée depuis des années, qui vont convaincre la population qui refuse désormais de détourner les yeux. Il est désormais temps d’agir.
L’un des grands acquis de la manifestation est de mettre en lumière le raz-le-bol de citoyenNES qui en ont trop vu, trop entendu, ici, à Sherbrooke, à Montréal et au Québec. Espérons que cette prise de conscience perdurera et que, désormais, la solidarité rendra visibles et odieux le profilage racial, le racisme et la violence faites aux personnes raciséEs.
Photos de la manifestation de Sherbrooke, 7 juin 2020
Québec aussi se mobilise contre le racisme
Chloé Matte Gagné
Sous une belle journée de printemps, Québec aussi se mobilise contre le racisme. Plus de deux milles personnes se sont regroupées devant le Parlement du Québec pour dire NON au racisme et aux abus policiers.
Dénoncer le racisme à Québec
À Québec, c’est une vigile devant le Parlement qui était organisée avec discours et pièce de théâtre.
Fait intéressant : les jeunes autant femmes que hommes ont composé la grande majorité des personnes présentes.
Webster a fait un discours qui a soulevé la foule et de jeunes femmes ont aussi pris la parole pour dénoncer les conditions d’existence des personnes racisées et aussi la violence policière.
Le racisme a donc été fermement dénoncé et la génuflexion en souvenir du genou sur le cou de George a aussi été un moment fort de l’événement. La violence policière était ainsi symboliquement ressentie par toutes les personnes présentes.
Partout dans le monde
Partout dans le monde, l’acte raciste du policier Chauvin de Minneapolis est récriée. Les militants et militantes de Québec et du Québec (Sherbrooke, Montréal...) se sont solidariséEs avec les mobilisations à travers la planète.
C’est l’esclavage capitaliste qui a créé la notion de race et la domination de la race blanche sur la race noire. Et malgré la fin de l’esclavage, les personnes noires n’ont pas vu leur situation économique et sociale s’améliorer. Elles sont encore, partout dans le monde, soumises à des conditions de travail difficiles, sous payées, non valorisées, vivent pauvreté, sous-éducation et souffrent de maladies, d’emprisonnement et d’itinérances plus que les personnes blanches.
Aux personnes noires se sont aussi identifiées, aux États-Unis, les Autochtones et les latino-américain-e-s. Eux-elles aussi vivent dans les mêmes conditions de pauvreté et de dépendance. Eux et elles vivent aussi les abus policier et le profilage racial. Cette solidarité est nouvelle. Et c’est pourquoi le meurtre de Georges Floyd aux États-Unis a mobilisé partout sur la planète.
Voilà un moment fort après une période de deux mois de confinement.
Photo-reportage de la manifestation de Montéal, 7 juin 2020
Sandrine Edmee
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