Édition du 19 novembre 2024

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Garderies

Moduler les tarifs des services de garde : un impact négatif sur les femmes (L'Intersyndicale des femmes)

QUÉBEC, le 12 sept. 2014 - L’Intersyndicale des femmes s’oppose à l’intention du gouvernement d’augmenter les tarifs des centres de la petite enfance (CPE) et des autres services de garde subventionnés en modulant la contribution parentale en fonction du revenu. Depuis son élection en avril dernier, le gouvernement libéral a d’abord décidé de suspendre le développement du réseau des services de garde subventionnés, qui est encore loin d’être achevé. Maintenant, nous assistons à une première brèche dans l’universalité des services de garde, et à l’annonce d’un dangereux virage vers le principe de l’utilisateur-payeur dans nos services publics.

Le réseau public des services de garde est un fleuron de notre modèle social. Depuis le milieu des années 1990, la mise en place de ces services publics de qualité, universels et accessibles, a favorisé le maintien des femmes sur le marché du travail. En favorisant le développement global de l’enfant, les services de garde subventionnés contribuent fortement à l’égalité des chances. Les retombées sociales et économiques des services de garde subventionnés dépassent largement les investissements réalisés, comme le démontrait en 2012, l’économisme Luc Godbout, actuel président de la Commission sur la fiscalité.

La tarification n’est pas une option durable et équitable pour le financement de nos services publics. La modulation des tarifs selon les revenus constitue une mesure fiscale régressive, une forme de taxation qui pénalise les plus démunis et la classe moyenne. Une approche véritablement progressive serait d’abolir les tarifs des services de garde et d’en assurer l’entièreté du financement à travers nos impôts. Faut-il rappeler au gouvernement libéral que ces services sont un bénéfice pour l’ensemble de la société, y compris les entreprises ? L’Intersyndicale affirme que ces mesures portent atteinte à l’autonomie économique des femmes et risque de provoquer le retour d’un bon nombre de femmes à la maison.

L’Intersyndicale des femmes exige du gouvernement qu’il élargisse ses horizons, plutôt que de les borner aux enjeux budgétaires immédiats. Devant les défis auxquels il est confronté, le gouvernement doit avoir le courage d’examiner la colonne des revenus. Des solutions sont à portée de main pour mieux financer nos services publics, sans alourdir le fardeau fiscal des familles à revenus modestes et de la classe moyenne : l’ajout des paliers d’imposition, la lutte contre l’évitement fiscal, la réduction des avantages fiscaux consentis aux banques et aux grandes entreprises en sont quelques-unes. Actuellement, hypnotisé par l’idée du déficit zéro, le gouvernement s’engage dans une voie qui mène plutôt à l’effritement de nos services publics.

Créée en 1977, l’Intersyndicale des femmes représente près de 230 000 travailleuses syndiquées qui travaillent dans les secteurs public et parapublic, mais également dans le secteur privé. L’Intersyndicale des femmes est composée de représentantes de la condition des femmes de sept organisations syndicales : l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ).

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