Lors de sa mise à jour économique aujourd’hui, le ministre des Finances, Éric Girard, a en effet annoncé que, malgré une crise économique majeure, son objectif était toujours de retrouver l’équilibre budgétaire d’ici 2025-26, et ce, sans hausser les revenus. La croissance des dépenses sera d’ailleurs en deçà des coûts de système dès 2022-23. Bien que le ministre Girard ne se soit pas prononcé sur des prévisions au-delà de l’année 2022-23, contrairement à ce qu’il avait affirmé depuis juin, tout laisse présager un contrôle des dépenses serré.
Visiblement, constate le Syndicat, le gouvernement de la CAQ emprunte le chemin de l’austérité tracé il n’y a pas si longtemps par les libéraux sans tenir compte des impacts causés aux services publics. « Si le gouvernement va de l’avant dans les prochaines années avec de telles mesures d’austérité, les inégalités entre les citoyens vont s’accentuer. Les gouvernements qui se sont succédé ont toujours laissé croire que l’on pouvait couper dans les budgets et réduire le personnel sans qu’aucun service à la population ne soit touché. Il n’y a rien de plus faux. La volonté du gouvernement caquiste d’amener les finances publiques à bon port, malgré la tempête, risque de faire couler les services à la population », craint Christian Daigle, président général du SFPQ. Depuis le commencement de la pandémie, le personnel de la fonction publique a su maintenir les services à la population. Toutefois, sans investissements réalistes dans les services publics, il devra composer avec une surcharge de travail et des heures supplémentaires.
Le SFPQ rappelle que ce sont surtout les femmes qui se retrouveront sur la ligne de front de l’austérité. En effet, la grande majorité de la main-d’œuvre de la fonction publique est féminine ; donc, lorsque le gouvernement fait des coupes dans les ministères et les organismes, c’est avant tout le personnel féminin qui en fait les frais. Les compressions dans les ministères et organismes, outre la réduction de personnel que cela entraîne, affecte le travail des femmes de différentes façons, mais d’abord en augmentant la précarité. « Il y a le cas des faux occasionnels qui travaillent à temps plein et ont donc les mêmes responsabilités que les autres employés, mais qui ne jouissent pas de la sécurité d’emploi que connaissent les travailleuses et les travailleurs à statut permanent. Les mesures d’austérité n’aident pas à régler ce problème », explique monsieur Daigle.
Plutôt que de revenir à l’austérité, le SFPQ demande au gouvernement d’accepter que la nature inédite de la situation actuelle fasse en sorte qu’il est souhaitable d’assumer des déficits raisonnables pour quelques années supplémentaires. C’est un scénario qui serait tout à fait soutenable pour le Québec puisque sa dette demeure contrôlée et que les taux d’intérêt devraient rester très faibles dans les années à venir. « Le sous-financement chronique des services publics et des infrastructures publiques est une forme de dette laissée aux futures générations. La dette écologique en est une autre. Il est largement préférable d’accepter de garder ces deux formes de dette sous contrôle et de revenir un peu plus tard à l’équilibre budgétaire », rappelle Christian Daigle.
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