Quel exemple de magnanimité, de compassion, de sacrifice de soi, la vie de cette femme, elle-même, née dans une favela, triplement exclue et opprimée parce qu’elle était femme, noire et lesbienne, mais décide, malgré tout, de mener la lutte contre l’injustice sociale, l’obscurantisme et la terreur !
Membre du Parti Socialisme et Liberté, Marielle était élue conseillère municipale à Rio. Loin de tomber dans l’opportunisme et la corruption, elle était devenue l’incarnation de la femme politique intègre, la militante, (à l’image de Berta Caceres, de Rosa Luxemburg et plus près de nous de Yannick Rigaud) qui utilisa cette position octroyée par le peuple pour dénoncer l’oppression, l’extermination lente de toute une partie de la population des favelas.
Avec la montée de l’extrême droite au pouvoir, dont le macabre président Michel Temer est la figure emblématique, ce crapuleux assassinat n’est pas accidentel. Il s’inscrit dans la politique d’oppression instituée récemment par le gouvernement, dont l’objectif avoué est de combattre « la violence » dans les quartiers appauvris. Une politique clairement raciste dans un pays où la plupart des personnes démunies et exploitées sont d’origine africaine et amérindienne.
Aux yeux des classes dominantes brésiliennes, imprégnées profondément de racisme et de l’idéologie néocoloniale, la militance de Marielle Franco en faveur des droits des Noirs, des Métis ne pouvait être que subversive. C’est un choix conscient, délibéré qu’elle avait fait, non pas pour se transformer en martyre d’une cause perdue, mais en tant que militante d’une lutte émancipatrice enracinée historiquement dans la culture de résistance du peuple brésilien.
La vie lumineuse de Marielle Franco éclaira certainement d’autres camarades afin que la lute ne meure pas.
Marielle Franco : Presente !
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