Qui dispose de votre corps ?
Toute personne doit pouvoir disposer librement de son corps sans aucune contrainte, discrimination, ni violence. Chaque individu a le droit de choisir son partenaire, d’avoir un enfant ou non, de vivre à l’abri de la violence sexuelle et de bénéficier d’un accès total aux soins de santé et à l’information. Ces droits sont ce que l’on appelle les droits sexuels et reproductifs. Leur donner un nom ne signifie pas qu’ils soient reconnus : partout dans le monde, les droits sexuels et reproductifs sont bafoués. La liste des violations est longue : mariages forcés, viol comme arme de guerre, mutilations génitales féminines, criminalisation de l’avortement, lois homophobes, manque d’accessibilité à la planification familiale ou encore mortalité maternelle… sont des violations auxquelles des millions d’individus font face au quotidien.
Nous devons briser le silence et agir tous ensemble pour la maîtrise totale de notre destin. Par le biais de notre Manifeste pour les droits sexuels et reproductifs, vous avez le pouvoir de faire valoir sept principes et de demander aux acteurs mondiaux de les respecter.
En signant le manifeste, vous déclarez que :
1) Les relations sexuelles librement consenties ne constituent jamais un crime – quels que soient le sexe, la sexualité, l’identité de genre ou la situation maritale des partenaires.
2) Le fait de solliciter une interruption de grossesse – ou d’aider quelqu’un à en subir une – ne fait pas de nous des criminels
3) L’accès à des services de santé de qualité, confidentiels et d’un prix abordable, y compris à la contraception, n’est pas un luxe – c’est un droit fondamental
4) L’éducation et l’information sur les relations humaines et sexuelles doivent être fondées sur des éléments scientifiques et être accessibles à tous et à toutes
5) Nous avons toutes et tous le droit de vivre à l’abri de toute forme de violence, y compris le viol
6) Nous avons le droit d’avoir notre mot à dire dans les lois, les politiques et les programmes qui concernent nos corps et nos existences
7) Lorsque les droits sexuels et reproductifs sont bafoués, nous avons le droit de dénoncer cette situation, d’exiger qu’une enquête soit menée et d’avoir la garantie que la justice sera rendue.
Ce manifeste sera présenté aux États à différents moments-clés des négociations internationales dans le courant de l’année 2015. L’année 2015 sera en effet riche en débats et décisions autour des droits humains. Les huit Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), signés par les pays des Nations Unies en 2000 dans le but d’éradiquer la pauvreté dans le monde, arrivent aujourd’hui à terme. Les dirigeants du monde entier s’étaient regroupés pour notamment promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ainsi que pour l’amélioration de la santé maternelle. Résultats ? Un bilan mitigé, qui demande une nouvelle réflexion de la part des Etats membres pour définir de nouveaux objectifs post-2015. Il est essentiel que la redéfinition de leur programme fasse de la prise en compte des droits sexuels et reproductifs une priorité.
En signant ce texte, vous faites pression sur les politiques pour que les droits sexuels et reproductifs soient reconnus en tant que droits humains fondamentaux. Vous aussi, vous pouvez agir pour demander aux gouvernements le respect de ces droits.
Amnesty International
Pour signer :
http://info.amnesty.be/manifeste-mon-corps-mes-droits.html?petitionOptin=yes&language=fr_BE