« Vous ne nous voyez pas, vous n’entendez pas nos voix, mais on est là, on restera là, on vit ici, c’est un fait ! », déclare Leila, une des porte-paroles du collectif, lors d’un point de presse en face du bureau du Premier Ministre.
Lien vers photos et vidéo(séquences brutes) de l’action (audio et photos de haute résolution sont disponibles sur demande).
« Nous nettoyons vos maisons, servons dans vos restaurants, travaillons à la chaîne, nous produisons la nourriture que vous mangez. Nous payons des taxes », rappellent-elles dans une lettre ouverte envoyée au Premier Ministre en novembre 2015. Elles s’engagent dans la vie communautaire, élèvent leurs enfants et participent à la richesse du Canada, alors que leur situation précaire les rend particulièrement vulnérables à l’exploitation, aux abus et à la peur.
Le Collectif des femmes sans statuts de Montréal attend une réponse du Premier Ministre depuis plusieurs mois maintenant. Le Collectif a renouvelé son appel lors d’une conférence de presse en janvier 2016 : « Nous voulons un statut maintenant » et dans un petit film vidéo : « Nous voulons vivre dans la dignité, la sécurité et la paix », diffusé le 8 mars, pour la Journée internationale des droits des femmes.
Entre 80.000 et 500.000 personnes vivent au Canada sans statut légal, selon les estimations du Ministère de l’Immigration lui-même (2008). Un plus grand nombre encore ne bénéficie pas d’un sans statut permanent. Ces personnes contribuent à la société de différentes manières, mais sont exclues des besoins et avantages sociaux les plus élémentaires et vivent dans l’insécurité – alors qu’en réalité leur participation bénéficie à ceux qui ont un statut. Ces personnes sans statut sont vulnérables à l’exploitation extrême et vivent dans la peur constante d’être arrêtées et expulsées. Des familles sont parfois séparées : un enfant né canadien peut voir son père expulsé, une femme peut se retrouver sans son conjoint, etc.
Malgré les nombreuses déclarations du nouveau gouvernement en faveur d’une plus grande ouverture des frontières pour les immigrants et les réfugiés, il ne s’est pratiquement jamais prononcé sur le sort des sans statuts. « Nous attendons avec espoir que ce nouveau gouvernement montre toute l’humanité dont il a tant parlé, nous espérons un changement qui, pour une fois, nous inclurait aussi », écrivent ces femmes. « Si le gouvernement a la possibilité et la volonté d’accueillir de nouvelles personnes, il a aussi le pouvoir et – nous l’espérons vivement – la volonté de nous accueillir et de réunifier nos familles : nous qui résidons, travaillons et élevons déjà nos enfants ici depuis des années. Nous participons à la vie sociale et communautaire de Montréal, nous sommes déjà intégré-e-s ! ».
Leila, masquée et drappée de blanc, concluera son discours en face du bureau de M. Trudeau : « Merci d’écouter le message des fantômes ! »,
Le Collectif des femmes sans statuts continuera à interpeller le gouvernement et l’opinion, jusqu’à ce qu’il obtienne une réponse, avec un espoir et une demande : que le cas par cas ne soit plus règle, et que les sans statuts au Canada soit enfin régularisés.
Lettre ouverte du Collectif des femmes sans statuts de Montréal
Video : "Nous voulons vivre dans la dignité, la sécurité et la paix"
– 30-
Contact :
femmes.sans.statuts@gmail.com
Contexte, info et couverture médiatique :
www.solidaritesansfrontieres.org/non-status-women