Dénonçant les conditions dans la prison, les participant.es à la manifestation ont lu des textes contre le système carcéral et sa relation avec le colonialisme, le patriarcat, la suprématie blanche et le capitalisme. Utilisant des feux d’artifices, de la musique, du bruit et des discours, Les manifestant.es ont envoyé leur message de solidarité à ces prisonnièr.es qui, enfermé.es loin du reste de la société et de leur famille, sont parmi les plus directement affecté.es par les mesures d’austérité et également les plus restreint.es dans leur possibilité d’exprimer une opposition aux mesures violentes et arbitraires du gouvernement.
Le 31 décembre 2015, les femmes de Tanguay ont publié une liste de demandes et ont récemment dénoncé la violence arbitraire et les abus qu’elles ont subis durant le transfert vers Leclerc. Elles vivent désormais des conditions plus difficiles qu’à Tanguay (leur manifeste est en ligne au https://toutedetentionestpolitique.wordpress.com ). Les auteures de ces demandes dénoncent le manque de nourriture adaptée à leurs besoins, de produits nettoyants et d’accès à des produits d’hygiène. Elles demandent également l’accès aux programmes de réinsertion, plus de temps dans la cours et des soins médicaux adaptés pour les personnes souffrant de dépendances.
« Les femmes qui demandaient des meilleures conditions à Tanguay et qui sont maintenant à la prison provinciale de Leclerc, font partie intégrale de la lutte contre l’austérité. Nous devrions connecter leur lutte à l’intérieur des prison avec nos luttes à l’extérieur », a dit Virginie Dubeau, une organisatrice avec le groupe Toute Détention Est Politique. « La vigile de ce soir est tenue en support de leurs demandes, pour la fermeture de toutes les prisons et pour mettre fin à la violence patriarcale. »
« La menace de la prison est utilisée pour confiner les gens dans les systèmes oppressifs du colonialisme, du capitalisme et du patriarcat. Les peuples autochtones, les personnes de couleur et les gens pauvres sont emprisonné.es de façon disproportionnée au Canada. » a expliqué Dubeau. « Dans les cinq dernières années, le nombre total de femmes accusées de crimes punissables par du temps d’incarcération a augmenté de 40%, alors que le nombre de femmes des Premières Nations emprisonnées a augmenté de 85% dans les dix dernières années. Cette réalité n’a rien à voir avec la soi-disant ‘augmentation des crimes’ (qui a en fait diminué) ; mais est plutôt directement reliée avec le profilage racial et la façon dont certaines populations sont gardées dans une précarité économique constante. »
Après le rassemblement devant Leclerc, les participant.es se sont réuni.es devant la prison Tanguay dans Ahuntsic pour une action symbolique contre toutes les prisons et centres de détention. Des silhouettes ont été attachées sur les clôtures pour commémorer les impacts des prisons sur les individu.es, les familles et les communautés, pour se rappeler la violence et les traumatismes causés par ces institutions et pour honorer la résistance et la résilience des personnes qui sont passé.es au travers du système carcéral.
Karine Tremblay, membre du groupe Toutes Détention Est Politique explique : « Nous souhaitons tout d’abord mentionner que ce n’est pas une victoire, car les personnes qui y étaient détenues sont toujours prisonnières, dans une situation où leur conditions sont encore pires qu’elles l’étaient. Toutefois, en gardant ça en tête, nous sommes réuni.es ici aujourd’hui afin d’utiliser le symbole d’une prison vide pour réaffirmer notre désir de voir tout le complexe industriel carcéral s’effondrer. Alors que ce système détruit nos communautés et renforce le statu quo d’oppressions, en persécutant tout ce qui n’est pas mentalement apte- blanc- cis-hetero-mâle et riche, nous comprenons qu’aucune demande ne pourrait produire cet effondrement, que seulement une résistance active peut réussir à nous libérer. »
Sous les slogans : ‘Fin aux prisons ! Liberté et digité pour tou.te.s’, les organisateur.trice.s de la manifestation ont également invité les participant.es à penser à des alternatives aux prisons.
« Les prisons ne rendent pas nos communautés plus sécuritaires, elles les détruisent. Les prisons amplifient les réalités coloniales, racistes et patriarcales qui sont déjà partie de notre vie quotidienne au Canada, » soutient Tremblay.
Statistiques : https://s3.amazonaws.com/s3.documentcloud.org/documents/2110762/ps-sp-1483284-v1-corrections-and-conditional.pdf
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