Alors que les employeurs membres de l’ACSESS se réunissent sous le thème, « Célébrer notre succès », les travailleurs et travailleuses ont tenu à rappeler les effets néfastes des agences de placement sur l’économie et les conditions de travail. « Les agences de placement ne créent pas de nouveaux emplois, elles précarisent des emplois qui existeraient sans elles et écrasent les droits de travailleurs et travailleuses », déclare Carmelo Monge, travailleur d’agence et militant à l’Association des travailleuses et travailleurs d’agences de placement (ATTAP).
Le Conseil régional FTQ Montréal Métropolitain et le Conseil central du Montréal Métropolitain de la CSN sont venus appuyer la manifestation organisée par l’ATTAP.
Rappelons qu’en clôture du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, en février 2017, le premier ministre Philippe Couillard reconnaissait que les conditions des travailleurs des agences de placement le préoccupaient. « On m’a raconté des histoires à dresser les cheveux sur la tête ». Ce dernier insistait sur sa volonté d’agir sur les agences de placement de main d’œuvre, notamment par la révision ciblée de la Loi sur les normes du travail.
Selon Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal Métropolitain, « l’objectif des employeurs est clair : continuer à offrir des emplois à rabais, avec un maximum de flexibilité, sans assumer leurs responsabilités. Au Québec, il est inadmissible qu’on tolère le fait que des milliers de travailleuses et de travailleurs, le plus souvent provenant de l’immigration, soient exploités de la sorte et laissés sans réelle protection. ».
Pour Marc Édouard Joubert, du Conseil régional de la FTQ, le gouvernement du Québec doit agir pour baliser la mission des agences de placement. « La place qu’occupe le personnel d’agence dans nos milieux de travail s’intensifie. Les conditions de travail se détériorent et nous sommes préoccupés par l’inaction du gouvernement Couillard », conclut-il.