Tiré du blogue de l’auteur.
C’est un nombre comparable à l’événement du 20 août dernier, lors duquel ils avaient dû passer tout l’après-midi cachés dans un sous-sol.
Pour les nouveaux chefs putschistes, Sylvain « Maikan » Brouillette en tête, il s’agit néanmoins d’une victoire en soi, car le groupe haineux est de retour sur les rails après un mois de septembre laborieux.
Des arrestations « préventives »
L’extrême-droite semble avoir trouvé sa recette gagnante : organiser des manifs en terre conservatrice à Québec, « troller » les antifas, puis contempler les policiers anti-émeute courir après ces derniers qui passent pour les seuls « méchants » de la journée.
D’après les principaux médias, il y eut 44 arrestations, toutes du côté des contre-manifestants.es, au grand plaisir de xénophobes comme Steven Dumont (Storm Alliance) :
Bien des voix s’élèvent toutefois pour dénoncer ces arrestations en bloc, dont une victime, le peintre Luc Archambault, qui n’avait rien à se reprocher (« Arrêté de façon abusive et outrancière », 26 nov.).
Un chef de La Meute – Éric Proulx – est parfaitement heureux du soutien des forces de l’ordre. Il a demandé à ses troupes d’applaudir le SPVQ à la fin de la manif, et s’est empressé de leur envoyer un chaleureux message de remerciement sur FB :
Le général Maikan
Le gourou en chef de La Meute est Sylvain « Maikan », qui a imposé sa façon de faire.
Plusieurs jours avant la manif, il avait décrété un silence obligatoire pour toute la durée de la marche.
L’organisation a beau prétendre qu’elle est un groupe de pression prônant la liberté d’expression, on y trouve plutôt une structure militaire où les ordres et les communiqués pré-fabriqués viennent d’en haut. Et taisez-vous bande d’ignares, il ne faudrait pas que les médias vous entendent…
Maikan a ainsi muselé ses membres, tout comme il le fait sur leur page FB publique (la section commentaire étant fermée). On leur a même préparé des belles tites-pancartes à l’avance, pour ne laisser aucune place à la vraie liberté de parole :
Double discours
Comme à l’accoutumée, les médias sont tombés dans le piège en laissant les porte-parole nous raconter que La Meute et la Storm Alliance ne sont pas opposés à l’immigration et sont tout sauf racistes.
Le mot « islam » semble à peine avoir été évoqué par les hordes de journalistes, alors que la raison d’être de ces groupes haineux est justement leur fixation anti-islam.
Rappelons ce statut de Maikan – partagé par le co-chef Stéphane Roch –, illustrant ce qu’est la philosophie (islamophobe) de La Meute :
Que ce soit au sujet de l’islam, de la liberté d’expression ou même de leurs valeurs soi-disant « féministes », les porte-parole dissimulent la vérité aux médias (voir p.ex. ce billet dénonçant leur misogynie rampante : « Le double discours des groupes d’extrême-droite et de leurs sympathisants au Québec »).
Si Maikan fait tout pour soigner et contrôler ses publications des derniers mois, on peut retrouver des commentaires plus anciens révélant son mépris de la diversité, tel celui-ci vertement homophobe :
Dans ce message, il pourfend l’ex-maire Denis Coderre qui avait installé un drapeau de la fierté gaie à l’hôtel de ville pour soutenir la communauté LGBT. Maikan s’emporte en parlant de « décadence » et en proposant sèchement aux homosexuels russes persécutés par Poutine de venir s’installer au Canada, puisqu’ici on accepte « n’importe et n’importe quoi »…
Conclusion
Si les groupes d’extrême-droite avaient organisé cette manif, à l’origine, c’était pour s’insurger contre la « Commission sur le racisme systémique », qui a finalement changé de nom et de mandat.
Ils savent pertinemment que si l’on souhaite combattre le racisme dans la société, ils font partie du problème. Ces activistes défendent LEUR liberté de pouvoir incuber la haine, leur liberté de persécution de minorités qu’ils abhorrent, telle la communauté musulmane…
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