JANVIER
MANUEL POUR CHANGER LE MONDE
de l’École d’innovation sociale Élisabeth-Bruyère
Date de parution : 09 janvier 2020
De nos jours, il est devenu dangereusement banal d’affirmer que notre monde est en crise. Crise économique, crises humanitaires, perte de confiance envers les institutions, creusement des inégalités sociales, précarité économique, montée de l’extrême droite : autant de symptômes d’un monde qui ne tourne pas rond. Dans ce contexte explosif, plusieurs ressentent l’urgence d’agir et une panoplie d’initiatives citoyennes voit le jour. On assiste aussi à la recrudescence des mobilisations pour la défense des droits, de l’égalité et de la dignité. Mais le simple fait de constater l’existence d’alternatives n’est plus suffisant. À l’heure où les gens ne croient plus à la révolution ou aux changements politiques « par le haut », une nouvelle proposition surgit dans le paysage : et si on essayait de mettre en place des initiatives sous la forme d’innovations sociales ?
Ce livre cherche à réagir à l’épuisement des énergies utopiques et à la morosité ambiante, en offrant un contrepoids sous la forme d’un guide pratique pour aider à surmonter les multiples défis de notre monde en crise. Les gens sont bien conscients du désastre qui nous guette, mais se sentent impuissants face à l’ampleur de la tâche à accomplir. Comment changer le monde ? Par une réflexion sérieuse et critique, utopiste et pragmatique à la fois, qui doit s’arrimer à des moyens, outils et stratégies mis à l’épreuve dans l’action concrète.
L’École d’innovation sociale Élisabeth-Bruyère (Université Saint-Paul à Ottawa) est la première école d’innovation sociale au Canada. Son approche vise la transformation sociale et sa pratique pédagogique se distingue par sa combinaison entre sciences humaines et gestion, entre théorie et pratique, entre participation à un espace de travail collaboratif et engagement pour la justice et la transformation sociale.
L’ORIGINE DU CAPITALISME
d’Ellen Meiksins Wood
Date de parution : 16 janvier 2020
Qu’est-ce que le capitalisme ? Cette question, l’histoire la pose chaque fois que ce système entre en crise, étalant au grand jour ses absurdités. Pour y répondre, il faut en comprendre les origines. Voilà ce que propose Ellen Meiksins Wood dans cet ouvrage d’une actualité brûlante.
Ellen Meiksins Wood a enseigné la science politique à l’Université York à Toronto. Elle est reconnue pour sa contribution aux études sur les origines agraires du capitalisme. Elle est l’auteure de nombreux ouvrages, dont The Retreat from Class (Verso), qui a reçu le Deutscher Prize, L’empire du capital, Des citoyens aux seigneurs et Liberté et propriété.
FÉVRIER
RÉCHAUFFEMENT PLANÉTAIRE ET DOUCEUR DE VIVRE
ROAD TRIP EN TERRITOIRE PÉTROLIFÈRE
de Matt Hern et Am Johal, illustrations de Joe Sacco
Date de parution : 06 février 2020
C’est l’inquiétude face aux changements climatiques qui a incité Matt Hern, Am Johal ainsi que le bédéiste de réputation internationale Joe Sacco à entreprendre un road trip partant de la très progressiste et écologique Vancouver pour se rendre au cœur des champs de sables bitumineux du nord-ouest du Canada. Leur projet ? Aller à la rencontre des gens qui vivent de l’extraction de la ressource naturelle réputée parmi la plus polluante de la planète et qui sont aux premières loges du désastre écologique qu’elle provoque.
Mêlant le carnet de voyage, l’analyse politique et la théorie écologiste, Réchauffement planétaire et douceur de vivre dévoile avec finesse les rapports complexes entre les changements climatiques et les diverses communautés qui peuplent un territoire colonisé par l’industrie.
Matt Hern codirige une association qui facilite la création de coopératives de jeunes travailleurs à Vancouver. Il enseigne à l’université et est notamment l’auteur de What a City is For : Remaking the Politics of Displacements (MIT Press). Am Johal dirige le bureau de participation communautaire de l’Université Simon Fraser. Il est aussi l’auteur de Ecological Metapolitics : Badiou and the Anthropocene. Joe Sacco est un auteur et dessinateur maltais établis aux États-Unis. Considéré comme le père du reportage en bande dessinée, il a publié plus d’une vingtaine d’ouvrages et a reçu plusieurs prix pour son œuvre.
MARS
QUAND LA GAUCHE ESSAYAIT ENCORE
de François Morin
Date de parution : 05 mars 2020
Par un étonnant concours de circonstance, l’économiste et universitaire François Morin s’est trouvé engagé en 1981 au cabinet de Jean Le Garrec, Secrétaire d’État auprès du Premier Ministre, chargé de l’extension du secteur public, c’est-à-dire des nationalisations, dont celle des banques.
S’appuyant sur ses archives personnelles et ses souvenirs, François Morin raconte depuis l’intérieur cet épisode intense et unique dans l’histoire récente de la France. Il s’interroge sur les raisons de l’échec de cette ambitieuse politique de socialisation du capital, réfléchit à sa portée et sa signification et, surtout, rappelle l’actualité pour la gauche d’un programme de démocratisation de l’économie.
Professeur émérite de sciences économiques à l’Université de Toulouse, François Morin a été membre du conseil général de la Banque de France et du Conseil d’analyse économique. Il a notamment publié Un monde sans Wall Street (Seuil, 2011), La grande saignée (Lux, 2013), L’hydre mondiale (Lux, 2015) et L’économie politique du XXIe siècle (Lux, 2017).
L’ÉCONOMIE ESTHÉTIQUE
d’Alain Deneault
Date de parution : 19 mars 2020
Dans cette troisième livraison du feuilleton théorique intitulé Les Économies, Alain Deneault relate l’avènement puis le dévoiement de l’économie esthétique. Dès Aristote, la poétique s’est intéressée à l’orchestration des éléments d’un texte, aux principes qui la régissent et à l’efficacité des agencements. La métaphore est sans doute la manifestation la plus célèbre de cette économie. D’ailleurs le mot économie est lui-même une métaphore.
Cet essai, court et dense s’appuie sur les penseurs de l’économie esthétique, Denys d’Halicarnasse, Genette, Arasse et Derrida, pour analyser le fonctionnement sémiologique et social des œuvres d’art et de leur récupération dans le champ de l’idéologie politique.
Alain Deneault, après y avoir fait paraître Gouvernance, La médiocratie et Politiques de l’extrême centre, lance cette année chez Lux Éditeur le feuilleton théorique Les Économies, qu’il élabore dans le cadre de son engagement au Collège international de philosophie. Il est aussi l’auteur d’essais sur les multinationales et les paradis fiscaux chez Écosociété.
AVRIL
LA LUTTE OU LA CHUTE !
ENTRETIENS AVEC EMRAN FEROZ
de Noam Chomsky
Date de parution : 02 avril 2020
En 2018, le journaliste allemand Emran Feroz est allé rencontrer Noam Chomsky à l’Université d’Arizona, à Tucson, près de la frontière avec le Mexique. Il a tiré un livre de ses entretiens avec l’un des intellectuels les plus importants de notre époque. Chomsky y parle notamment de ce qu’on appelle par erreur la crise des migrants et de l’impérialisme, du réchauffement planétaire et de la menace nucléaire, de la présidence de Donald Trump, de la responsabilité des intellectuels, des religions et de l’éducation.
On le dit souvent, Noam Chomsky se répète, mais les thèses justes et cruciales comme la sienne doivent être martelées, affinées, ciselées. C’est ce que Feroz permet à Chomsky de faire dans ce recueil d’entretiens, bref et percutant.
Noam Chomsky, enseignant au MIT de Boston et à l’Université d’Arizona, est un intellectuel et militant reconnu internationalement pour la profondeur de ses réflexions et sa défense radicale de la liberté et de la raison. Ses critiques de la politique internationale américaine et du pouvoir des médias ont fait école.
ANIMAL RADICAL
HISTOIRE ET SOCIOLOGIE DE L’ANTISPÉCISME
de Jérôme Segal
Date de parution : 02 avril 2020
L’antispécisme – la lutte contre toute discrimination fondée sur l’appartenance à une espèce –, plus explicitement politique que le véganisme, a donné naissance à certains mouvements radicaux. Héritier des communautés végétariennes socialistes et anarchistes de la fin du XIXe siècle, le militantisme animaliste radical est apparu en Grande-Bretagne et s’est rapidement internationalisé.
À travers une étude du mouvement au Canada, en France et en Israël, cet ouvrage analyse les points les plus sensibles du discours antispéciste, aborde la question du veganwashing et évalue les progrès de la cause et l’ouverture de nos sociétés aux questions liées à notre rapport aux animaux.
Cette histoire de l’antispécisme, doublée d’une analyse synchronique du mouvement contemporain, a été écrite par un militant antispéciste, mais il ne s’agit pas d’un manifeste pour la cause. C’est un portrait honnête, qui n’hésite pas à faire ressortir les côtés moins reluisants du mouvement.
Jérôme Segal est maître de conférences à l’université Paris Sorbonne. Chercheur et journaliste à Vienne, en Autriche, il partage son temps entre les deux villes.
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