« C’est une décision importante pour nous. Le tribunal a reconnu une apparence de droit sur le fait que huit travailleurs effectuaient des tâches illégalement en contravention aux dispositions anti-briseurs de grève. Après avoir décrété un lock-out illégal, voilà que AshGrove semble encore une fois contrevenir aux lois en ayant recours à des briseurs de grève. Nous dénonçons ce manque de respect de nos lois », explique Renaud Gagné, directeur québécois d’Unifor.
Rappelons qu’un rapport d’un inspecteur du ministère du Travail, de l’Emploi et de la sécurité sociale du gouvernement québécois avait constaté la semaine dernière que dix employés de la cimenterie Ash Grove effectuaient potentiellement du travail réservé aux membres de l’accréditation syndicale sans y être autorisés.
Précisons que normalement seul le personnel-cadre engagé avant le déclenchement d’un conflit est autorisé à effectuer le travail des salariés en grève ou en lock-out.
Les auditions au TAT pour entendre la cause sur le fond du dossier sont prévues entre le 30 août et le 4 septembre prochains.
Rappel du conflit
Les membres de la section locale 177 d’Unifor sont en lock-out illégal depuis le 22 mai dernier et légalement depuis le 3 juin. Malgré que des pourparlers se poursuivent avec l’employeur, le conflit perdure et de nombreux points sont toujours en litige. L’employeur tente d’arracher de nombreuses concessions aux membres de la section locale notamment sur la question de la sous-traitance. Tout cela dans un contexte où des dizaines d’entre eux perdront leur emploi en raison de la fermeture de deux fours sur quatre.
Des appuis importants
À la mi-juillet, un grand rassemblement de solidarité a réuni une centaine de personnes sur la ligne de piquetage du conflit face à l’usine. En plus des lock-outés, près d’une cinquantaine venaient d’autres sections locales du syndical en appui aux membres en conflit. D’un bout à l’autre du pays, les sections locales d’Unifor se mobilisent aussi pour soutenir financièrement les travailleuses et travailleurs de la cimenterie.
Les députés de la circonscription Gabriel Ste-Marie du Bloc québécois et Véronique Hivon du Parti Québécois sont aussi venus témoigner leur soutien en appelant l’employeur à mettre de côté ses nombreuses demandes de concessions.
La section locale 177 d’Unifor représente près de 150 membres de la production et des bureaux à la cimenterie.
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