Sire,
Raif Badawi, fondateur d’un site Web, emprisonné depuis le 17 juin 2012 dans la prison de Briman, à Djedda a été condamné dans un premier temps à sept ans d’emprisonnement et à 600 coups de fouet pour avoir créé « un site web portant atteinte à la sécurité publique et ridiculisant des personnalités islamiques ». Il est accusé d’avoir ridiculisé la Commission saoudienne pour la promotion de la vertu et la prévention du vice, également appelée « police religieuse », dans la conclusion de son article : « Nous nous félicitons que la Commission pour la promotion de la vertu nous enseigne la vertu et qu’elle se soucie autant que tous les Saoudiens aillent au paradis. » Il est également accusé de ne pas avoir retiré des articles publiés par d’autres sur son site, notamment un texte suggérant que l’université de l’imam Mohamed ibn Saud était devenue un « nid à terroristes ».
Cette sentence a ensuite été rejetée en appel, mais il risque toujours d’être rejugé pour apostasie, un crime sanctionné par la peine de mort et de subir les coups de fouets. Son premier procès a été entaché d’irrégularités. Le 7 mai dernier, Raif Badawi a été rejugé et condamné par le tribunal pénal de Djedda à 10 ans d’emprisonnement, 1 000 coups de fouets et une amende d’un million de riyals saoudiens (près de 290 000 $ can). Raif Badawi doit attendre de recevoir le verdict par écrit pour pouvoir faire appel.
Nous vous demandons de tout faire pour que votre gouvernement s’assure de respecter les obligations qui incombent à l’Arabie saoudite en matière de droits humains, notamment :
– d’appeler les autorités concernées à libérer Raif Badawi immédiatement et sans conditions, car il s’agit d’un prisonnier d’opinion détenu seulement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression ;
– d’exhorter les autorités à abandonner toutes les charges pesant sur Raif Badawi, et à cesser d’inculper et de condamner des personnes pour apostasie, car ériger cet acte en infraction est contraire au droit humain à la liberté de pensée, de conscience et de religion ;
– et à n’appliquer aucune peine de flagellation, laquelle constitue un châtiment en violation de l’interdiction de la torture et des autres traitements cruels, inhumains ou dégradants inscrits dans le droit international.
Nous vous invitons à signer cette pétition sur le site d’Amnistie internationale :
https://www.amnistie.ca/outils/ petitions/index.php ?PetitionID=69
LE VENDREDI 9 JANVIER, RAIF BADAWI A REÇU LES 50 PREMIERS COUPS DE FOUET DESA CONDAMNATION, DEVANT LA MOSQUÉE ALJUFALI, À DJEDDAH, EN ARABIE SAOUDITE. UNE CENTAINE DE PERSONNES SE SONT RASSEMBLÉES DEVANT L’HÔTEL DE VILLE DE SHERBROOKE, ET UN PEU PARTOUT DANS LE MONDE ÉGALEMENT, AFIN DE REVENDIQUER LA LIBÉRATION DE RAIF BADAWI. ICI, IL S’AGISSAIT DU CINQUIÈME RASSEMBLEMENT D’APPUI ENVERS RAIF BADAWI DEPUIS DÉCEMBRE. LES MANIFESTATIONS SE POURSUIVRONT À TOUS LES VENDREDIS, À 12 H 30 AU MÊME ENDROIT