Édition du 18 juin 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Lettre ouverte : 5 octobre - Journée mondiale des enseignantes et des enseignants

La Journée mondiale des enseignantes et des enseignants est célébrée dans le monde entier depuis 1994. Au Québec, elle est l’occasion de souligner le travail vital, le professionnalisme et l’implication des enseignantes et des enseignants à l’avancement de notre société. Cette journée rappelle surtout l’importance de reconnaître, de valoriser, de soutenir leur travail et de leur fournir les meilleures conditions pour exercer leur profession.

Cette année, nous célébrons le 50e anniversaire de la Grande Charte de l’éducation que Paul Gérin-Lajoie fit adopter en 1961 par l’Assemblée législative. Cette charte est là pour nous rappeler l’importance de l’engagement politique de l’État dans le développement du système d’éducation public. En effet, M. Gérin-Lajoie croyait fondamentalement en un système d’éducation universel, accessible et gratuit destiné à scolariser et à donner à tous les enfants du Québec les outils de leur émancipation sociale, culturelle, économique et politique. Il considérait qu’un tel système ne pouvait être dissocié d’une volonté politique et financière ferme et constante de l’État de garantir ce droit inaliénable à tous les enfants. Il proposait non pas d’écraser les enseignantes et enseignants sous le poids de charges administratives et de les soumettre à un régime de performance et de compétition, mais de leur donner accès à une formation qualifiante et riche, qui sera à même de leur donner une autonomie professionnelle.

Cinquante ans plus tard, les fondements de cette charte demeurent entiers, mais sont de plus en plus fragilisés. Si le 5 octobre nous offre l’opportunité de constater et d’apprécier le parcours d’une profession historique et d’en célébrer les acquis, il semble que celle-ci soit de plus en plus menacée par la montée de discours et d’intentions malveillantes portés par certains groupes, dont la Coalition pour l’avenir du Québec, le Réseau Liberté-Québec et l’Institut économique de Montréal. Sous prétexte de promouvoir la reconnaissance sociale et la valorisation de la profession enseignante, ces organisations proposent de marchander l’amélioration des conditions salariales des enseignants en échange d’un encadrement lourd dont l’expérience de certains
pays occidentaux a démontré l’inefficacité et l’impertinence. Leurs beaux slogans populistes, propices à faire fructifier leur capital politique, n’en masquent pas moins la volonté de porter atteinte de manière insidieuse à l’autonomie professionnelle des enseignantes et enseignants ainsi qu’aux acquis syndicaux si chèrement obtenus.

Cette journée du 5 octobre donne la chance à la population de réitérer la confiance, le soutien et la reconnaissance sociale envers celles et ceux qui, chaque jour, font l’école, transmettent les connaissances, la culture, le patrimoine culturel et le goût d’apprendre aux jeunes générations.

Au nom de la Fédération autonome de l’enseignement, et en mon nom personnel, je vous invite à exprimer votre reconnaissance aux enseignantes et aux enseignants et à ne pas hésiter à leur dire : Bravo les profs !

Pierre St-Germain

Président

Fédération autonome de l’enseignement (FAE)

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