Édition du 17 décembre 2024

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Syndicalisme

Les travailleurs de l'usine Sleeman-Unibroue sont en grève ! (Teamsters Canada)

LAVAL, QC, le 7 juin 2017 - Les offres patronales inacceptables ainsi que la rupture des négociations ont forcé les quelque 80 salariés de l’usine Sleeman-Unibroue, propriété du géant Sapporo, a déclencher la grève ce matin.

Ces travailleurs et travailleuses sont membres de la Section locale 931 du syndicat des Teamsters.

L’offre finale de l’employeur a été proposée aux travailleurs lors d’une assemblée syndicale le 3 juin dernier, mais elle a été refusée à 93 %. Par conséquent, le résultat du vote a lancé un message sans équivoque à la direction de l’usine.

Les Teamsters dressent présentement des piquets de grève devant l’usine.

Les enjeux au coeur du conflit

Le respect de l’ancienneté est au coeur du conflit entre les Teamsters et Sleeman-Unibroue. De plus, des violations répétées de la convention collective et la gestion du temps supplémentaire sont l’objet de litiges entre les parties.

À titre d’exemple, la conciliation travail-famille est impossible pour plusieurs salariés puisqu’ils peuvent être forcés à faire du temps supplémentaire à la dernière minute. Les dirigeants de l’entreprise affirment qu’il est plus avantageux d’exiger que les salariés travaillent au-delà de leur quart de travail que de pourvoir les postes laissés vacants par les départs à la retraite ou les abolitions de postes.

Le contrat de travail proposé par l’employeur ouvre également la porte à des mises à pieds de travailleurs d’expérience au profit de travailleurs intérimaires qui ne sont pas déjà salariés de l’entreprise.

« Nos membres ne sentent pas de respect de la part de l’employeur et c’est ce qui explique le débrayage, a expliqué le président de la Section locale 931, Gerry Boutin. Il est aussi important de préciser que les salaires et le régime de retraite ne sont pas au coeur de nos revendications. »

La procédure de formation est une autre pomme de discorde entre les parties. Les travailleurs se plaignent d’avoir du mal à acquérir les compétences pour faire fonctionner certains équipements. Ce faisant, des enjeux de santé et de sécurité sont devenus une source d’inquiétude pour les salariés.

En plus, le climat de travail à l’usine s’est rapidement dégradé à cause des 200 griefs qui ont été déposés au cours des derniers mois pour différentes violations de la convention collective. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que les relations acrimonieuses entre les parties se soient transportées à la table de négociation !

Pour couronner le tout, la compagnie a décidé d’installer des caméras dans l’usine, violant de ce fait le précédent contrat de travail et provoquant la colère des syndiqués.

« L’intransigeance des dirigeants de l’usine a provoqué ce conflit de travail, analyse le leader syndical. Les négociations auraient été une occasion pour la direction de reconnaître les problèmes et de s’y attaquer sérieusement dans un climat de collaboration avec nos membres, mais l’entreprise a plutôt choisi de mettre en place un climat de confrontation qui n’est avantageux pour personne. »

« Il s’agit donc d’un échec lamentable dont ils sont les seuls à porter la responsabilité. »

Historique des négociations

Les négociations ont débuté le 7 novembre 2016, un mois avant l’échéance du précédent contrat de travail. Après une seule rencontre avec l’employeur, le syndicat des Teamsters a été contraint de faire appel à une conciliatrice puisque la partie patronale ne semblait pas vouloir s’attaquer sérieusement aux problèmes qui minent les relations de travail.

Au total, les parties ont négocié 10 jours, dont 9 en présence d’une conciliatrice, pour un total de huit heures de rencontres face à face.

Rappelons que les travailleurs qui ont participé à un vote de grève le 13 mai dernier se sont prononcés à 90 % en faveur d’un débrayage, une indication qu’ils sont unis et solidaires les uns des autres.

La compagnie embouteille plusieurs marques de bières très connues à son usine de Chambly, notamment la Blanche de Chambly, la Maudite, la Fin du monde, ainsi que des produits Sleeman et Sapporo.

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