Édition du 17 décembre 2024

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Asie/Proche-Orient

Les talibans en Afghanistan : un an de pédocriminalité, de mariages forcés et de suicides

Ces jours-ci, l’Afghanistan sous le régime des talibans vit dans une triste période de son histoire. Les cœurs sont brisés, les visages sont tristes, les poches sont vides et la famine menace plus de 2 millions d’Afghans.

Tiré de Entre les lignes et les mots

L’Afghanistan s’enfonce dans une crise économique comme il n’en a jamais connu. Mais les talibans s’intéressent à toute autre chose que la famine. Depuis août 2021, plus d’une centaine de femmes ont été assassinées ou se sont suicidées en Afghanistan. Ils exploitent sexuellement de jeunes garçons et plusieurs publications sur les réseaux sociaux les montrent apprenant aux enfants le maniement des armes. Cela se passe dans des villages reculés du pays, loin des yeux des journalistes et des activistes.

Une population sous le choc

Les forces de sécurité talibanes ont arrêté plusieurs femmes ces derniers mois, dont celles qui ont récemment accusé des talibans d’abus sexuels et de torture, à Kaboul. Il semble que le harcèlement des personnes, en particulier des jeunes, soit l’une des activités quotidiennes des forces talibanes. Ils aiment avant tout harceler les jeunes qui portent des vêtements différents, surtout s’ils sont accompagnés d’une fille.

Pour un grand nombre d’Afghans, les talibans en eux-mêmes sont un symbole de terreur. Des yeux maquillés au khôl, des cheveux mi-longs et des fusils prêts à tirer.

L’hashtag « #BanTaliban » (Dégager les talibans) est devenu une tendance mondiale, avec des milliers de tweets à l’appui jusqu’à présent. Rapidement en hausse, « #BanTaliban » a gagné une couverture significative en Afghanistan, au Pakistan, aux Émirats arabes unis, en Allemagne, en Europe et en Inde, ainsi qu’aux États-Unis d’Amérique.

Selon Afghan Peace Watch, parmi les utilisateurs figurent des journalistes afghans et des militants civils. Ils exhortent Twitter à refuser l’accès à tous les membres talibans sur ce réseau, en raison de la diffusion de « fake news », d’appels à la violence et à la décapitation, ainsi que du soutien aux terroristes.

Cette tendance sur Twitter s’affirme alors que la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (UNAMA) a publié mercredi le 20 juillet 2022, un rapport décrivant la situation des droits de l’homme en Afghanistan au cours des dix derniers mois depuis la prise de pouvoir des talibans.

Le rapport résume les conclusions de l’UNAMA concernant la protection des civils, les exécutions extrajudiciaires, la torture, les arrestations et détentions arbitraires, les droits des femmes et des filles en Afghanistan, les libertés fondamentales et la situation dans les lieux de détention. Le rapport contient également des recommandations aux autorités de facto et à la communauté internationale.

Dans un autre rapport publié par Amnesty International mercredi dernier, l’ONG appelle les talibans à adopter des changements politiques profonds, ainsi que des mesures visant à faire respecter les droits des femmes et des filles. « Les gouvernements et les organisations internationales, notamment tous les États membres et le Conseil de sécurité des Nations unies, doivent élaborer de toute urgence et mettre en œuvre une stratégie robuste et coordonnée qui fasse pression sur les talibans afin de les inciter à amener ces changements. »

Les médias sous les talibans

Dans une telle situation, les médias libres et indépendants sont de plus en plus menacés. Les médias locaux qui informent de la douleur et la souffrance de la population décrivent les violences faites aux femmes, les restrictions vestimentaires (même les restrictions sur les vêtements pour hommes). Ce faisant, ils prennent le risque d’être fouettés et battus.

Les talibans ont arrêté leurs détracteurs, battu et torturé des journalistes. Malgré le danger, les informations sur la violation des valeurs humaines par les talibans sont devenues un fil conducteur dans les médias locaux.

Cette atmosphère de colère et de violence a rendu le travail des journalistes très difficile. Non seulement les employés des médias ont peur, mais les gens ne peuvent pas non plus faire part de leurs préoccupations, des droits perdus, des mauvais jours et des situations sans issues. Lorsque les journalistes interviennent pour des interviews, la foule panique. La population pense que derrière chaque journaliste se cache un taliban qui veut observer et identifier les traîtres. Cela rend les témoignages de plus en plus rares et précieux.

Mortaza Behboudi

Journaliste Franco-afghan
https://blogs.mediapart.fr/mortaza-behboudi/blog/310722/les-talibans-en-afghanistan-un-de-pedocriminalite-de-mariages-forces-et-de-suicides

Mortaza Behboudi

Journaliste pour Médiapart.

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