Les ministres Seamus O’Regan et Navdeep Bains ont annoncé la semaine dernière l’octroi d’une subvention de 20 millions de dollars à la société ontarienne Terrestrial Energy pour favoriser la mise au point de son futur petit réacteur nucléaire modulaire refroidi avec du sel fondu. On prévoit l’annonce d’autres subventions pour divers petits réacteurs nucléaires modulaires dans les prochaines semaines.
Des groupes de plusieurs provinces s’opposent au financement fédéral des futurs petits réacteurs nucléaires modulaires, notamment : West Coast Canadian Environmental Law Association, Friends of the Earth Canada, Greenpeace Canada, Association canadienne du droit de l’environnement, Environmental Defence, Coalition for Responsible Energy Development in New Brunswick, Coalition for a Clean Green Saskatchewan, Concerned Citizens of Manitoba, Northwatch, Fondation Sierra Club Canada, Ralliement contre la pollution radioactive, Équiterre et Regroupement pour la surveillance du nucléaire.
Ces groupes soutiennent que les petits réacteurs nucléaires modulaires de « nouvelle génération » sont une distraction polluante et dangereuse, face à la crise climatique. L’énergie nucléaire n’est ni verte, ni propre, ni abordable et la construction des futurs petits réacteurs nucléaires modulaires arrivera trop tard.
Les groupes accusent le gouvernement fédéral de vouloir sauver l’industrie nucléaire plutôt que de sauver le climat, l’environnement et notre santé.
Les groupes affirment que :
Le développement des petits réacteurs nucléaires modulaires sera trop lent pour contrer la crise climatique
Le 2020 World Nuclear Industry Status Report sur l’état de l’industrie nucléaire mondiale indique que le développement des futurs petits réacteurs nucléaires modulaires sera trop lent pour contrer la crise climatique et plus coûteux que les énergies renouvelables ou que la réduction du gaspillage énergétique. Aucun « petit réacteur nucléaire modulaire » n’a encore été construit et la mise au point des modèles proposés demandera au moins dix ans.
Les petits réacteurs nucléaires modulaires coûtent plus cher que les énergies renouvelables
Une Étude canadienne révèle que l’énergie produite par les petits réacteurs nucléaires modulaires coûtera jusqu’à dix fois plus cher que les énergies renouvelables. Au cours des dix dernières années, le coût de construction pour l’énergie solaire, l’énergie éolienne et le stockage d’énergie dans des batteries a considérablement baissé, tandis que le coût de construction des centrales nucléaires a augmenté. À puissance égale, les petits réacteurs nucléaires modulaires coûteront encore plus cher que les gros réacteurs nucléaires actuels.
L’énergie nucléaire crée moins d’emplois que les énergies renouvelables
Les énergies renouvelables sont l’un des secteurs d’emploi qui connait la plus forte croissance en Amérique du Nord. Un étude américaine a révélé que l’énergie solaire génère six fois plus d’emplois que l’énergie nucléaire pour chaque gigawatt-heure d’électricité produite.
Il existe de meilleures sources d’énergie
Le ministre O’Regan a déclaré à maintes reprises, sans fournir de preuves, qu’il n’y a pas moyen d’éliminer les émissions de gaz à effet de serre sans faire appel à l’énergie nucléaire. Au contraire, les pays qui ont investi dans les énergies renouvelables ont réduit leurs émissions de carbone bien davantage que ceux qui ont misé sur l’énergie nucléaire, révèle une nouvelle étude qui a examiné 123 pays pendant 25 ans.
Les petits réacteurs nucléaires modulaires sont polluants et dangereux
Les futurs soi disant « petits » réacteurs nucléaires modulaires, que l’on veut construire partout au Canada, produiront aussi divers déchets radioactifs. Certains modèles sont conçus afin de retraiter le combustible irradié pour en récupérer le plutonium, ce qui aggrave les préoccupations de prolifération des armes nucléaires qui utilisent le plutonium. Ces petits réacteurs produiront de nouvelles formes de déchets radioactifs de haute activité dont la gestion sera extrêmement dangereuse.
Le gouvernement fédéral n’a actuellement aucune politique ni aucune stratégie détaillé sur ce qu’il convient de faire avec les déchets radioactifs. Il n’a même pas choisi l’emplacement ni la conception du dépôt souterrain profond dans lequel l’industrie voudrait stocker les déchets radioactifs de haute activité pendant des milliers d’années.
Le gouvernement fédéral n’a jamais consulté le public au sujet des futurs petits réacteurs nucléaires modulaires qui créeront des risques environnementaux et qui augmenteront la dette des Canadiens.
Les groupes d’intérêt public suivants s’opposent aux subventions pour les petits réacteurs nucléaires modulaires :
Action Climat Outaouais (Québec)
Association canadienne du droit de l’environnement (Ontario)
Association canadienne des médecins pour l’environnement (Ontario)
Association des propriétaires de chalets de Fort William (Québec)
Citizens’ Network on Waste Management (Ontario)
Coalition Against Nuclear Dumps on the Ottawa River (Ontario)
Coalition for a Clean Green Saskatchewan
Coalition for Responsible Energy Development in New Brunswick
Committee for Future Generations (Saskatchewan)
Concerned Citizens of Manitoba
Concerned Citizens of Renfrew County and Area (Ontario)
Environmental Defence (Ontario)
Équiterre (Québec)
Friends of the Earth Canada (Ontario)
Greenpeace Canada (Québec)
Inter-Church Uranium Committee Educational Cooperative (Saskatchewan)
Mines Alerte Canada (Québec)
Northwatch (Ontario)
Nova Scotia Voice of Women for Peace
Ontario Clean Air Alliance
Ralliement contre la pollution radioactive (Québec)
Regroupement pour la surveillance du nucléaire (Québec)
Fondation Sierra Club Canada (Ontario)
Sustainable Energy Group (Nouveau-Brunswick)
VOICES for Sustainable Environments and Communities (Nouveau-Brunswick)
West Coast Environmental Law Association (Colombie-Britannique)
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