Les deux présidents des chambres de commerce locales (messieurs Charlebois et Girard) ainsi que les ministres Julie Boulet et Sam Hamad qui se sont exprimés dernièrement à Bécancour concernant G-2 devraient réévaluer leur adhésion à ce projet. Ils devraient prendre le temps nécessaire pour lire et comprendre les nombreux articles, études et lettres d’opinion qui ont été colligés sur les sites du Mouvement Sortons le Québec du nucléaire, (http://www.sortonsquebecnucleaire.org/index.php), du Regroupement pour la surveillance du nucléaire (http://ccnr.org/index_f.html et Météopolitique - fiche Nucléaire- (http://www.meteopolitique.com ).
Ils apprendraient que cette centrale est considérée par la majorité des citoyens comme étant R.I.D.
« R » pour Risquée – Le gouvernement du Québec ne doit pas compromettre la santé des citoyens et la vigueur économique de l’État comme le démontre la catastrophe actuelle de Fukushima au Japon.
« I » , pour Inutile - Avec les surplus énergétiques découlant de la crise économique de 2008 et considérant le contrat de 20 ans avec l’usine de cogénération de Bécancour que les Québécois payent 150 millions par an pour ne pas produire.
« D » pour Déficitaire - Des calculs récents sur les coûts d’exploitation pour les années 2009, 2010 et 2011 ont démontré un déficit d’exploitation annuel moyen de 20 M$ par année.
Ils apprendraient que les données du gouvernement fédéral montrent sans aucune ambiguïté que le réacteur nucléaire G-2 ne rencontre pas les normes sismiques établies pour la région de Bécancour par la Commission géologique du Canada. Un tremblement de terre important pourrait avoir lieu dans la région de Bécancour qui produirait une accélération du sol PGA (peakground acceleration) dépassant la valeur de conception de 0,15 g.
Une fusion du coeur pourrait s’ensuivre avec des conséquences similaires à celles qui ont dévasté Fukushima au Japon. La possibilité qu’une telle catastrophe se produise à Bécancour aura un effet négatif sur la valeur des maisons et des fermes dans toute la région et sur toutes les entreprises du parc industriel de Bécancour. Poursuivre la réfection de Gentilly-2 serait une grande perte pour tout le Québec.
En tenant compte des dangers de contamination radioactive découlant d’un accident à la centrale G-2 qui impliquerait l’exode hors de la centrale d’un nuage radioactif dans un sillage capricieux, ce séisme potentiel aurait des conséquences sanitaires écologiques et économiques démesurées.
Julie Boulet et ses collègues promoteurs du nucléaire semblent vivre sur une autre planète. Ils se contentent de ressasser les mêmes arguments obsolètes, simplistes, voire démagogiques concernant les 800 emplois qui ne seront pas perdus… Au contraire, un bon nombre de ces emplois pourront être valorisés pour s’occuper des nombreux travaux de déclassement et de gestion des 2500 tonnes de déchets hautement radioactifs accumulés sur le site depuis 29 ans. Les autres emplois pourront être transformés pour le développement d’énergies renouvelables. La région Mauricie-Centre-du-Québec pourrait devenir un des moteurs québécois en énergies renouvelables, entre autres en éolien (domaine où MARMEN de Trois-Rivières joue déjà un rôle important) et en solaire photovoltaïque (domaine où la ville de Nicolet cherche à lancer une initiative importante).
Ça prend aussi des ingénieurs et des spécialistes de toutes sortes pour perfectionner les équipements de ces types d’énergie et la distribuer. La région de Bécancour, avec un peu d’imagination et d’esprit d’innovation, pourrait devenir le leader de ces énergies au Québec. Il y a là tout un marché à développer.
(s) Marie-France Doucet, Michel A. Duguay, Philippe Giroul, François Lachapelle,
En réponse aux articles de Marie-Ève Veillette (Courrier-Sud- 22 juin) et de Vincent Gauthier (Le Nouvelliste- 23-24 juin))