L’Anticapitaliste
9 mai 2022
Par Elisa Moros
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Marche de nuit contre les violences sexistes à Lviv. © Feminist Workshop
Elisa Moros
« Je définis la solidarité en termes de réciprocité, de responsabilité et de reconnaissance d’intérêts communs comme fondement des relations entre diverses communautés. Plutôt que d’imposer une supposée communauté d’oppression, la pratique de la solidarité met en avant les communautés de personnes qui ont choisi de travailler et de lutter ensemble. La diversité et la différence sont ici des valeurs centrales - à reconnaître et à respecter, et non à effacer dans la construction d’alliances. Jodi Dean (1996) développe une notion de « solidarité réfléchie » que je trouve particulièrement utile. Elle soutient que la solidarité réfléchie est élaborée par une interaction impliquant trois personnes : “Je te demande de me soutenir contre une troisième personne”. Cela implique de thématiser la troisième voix “pour reconstruire la solidarité comme un idéal inclusif”, plutôt que comme une notion de “nous contre eux”. La notion de Dean d’une compréhension communicative, toujours en construction, du “nous” est utile, étant donné que la solidarité est toujours un accomplissement, le résultat d’une lutte active pour construire l’universel sur la base des particularités/différences. C’est la lutte politique active, orientée vers la praxis, incarnée par cette notion de solidarité qui est importante pour ma réflexion - et la raison pour laquelle je préfère concentrer mon attention sur la solidarité plutôt que sur le concept de “sororité”. » (1)
Chandra Talpade Mohanty
Quand les féministes kurdes défient les féministes pacifistes occidentales
Plusieurs chercheuses féministes (Dirik, Tank, Şimşek et Jongerden, etc.) ont dénoncé la fascination orientaliste des médias occidentaux pour les femmes kurdes combattantes. Ces auteures montrent que l’image des femmes kurdes véhiculée par les médias sert à les instrumentaliser comme symboles de la libération occidentale dans un Orient qui est à son tour dépeint comme barbare. Ce portrait occidentalocentré a pour but et effet de silencier les femmes kurdes dont les discours politiques (2) ne sont jamais relayés, et pour cause, s’ils l’étaient, la narration portée par les médias occidentaux serait contestée et invalidée.
La féministe Kurde Dilar Dirik a également interrogé le rôle du féminisme occidental dans cette construction discursive orientaliste des combatantes kurdes :
« Cependant, certaines féministes occidentales ont remis en question sa légitimité [de la lutte des YPJ et YJA Star] et l’ont rejetée comme du militarisme ou une cooptation par des groupes politiques. Les récits des médias occidentaux ont dépeint cette lutte de manière dépolitisée, exotique, ou en faisant des suppositions généralisées sur la désaffection "naturelle" des femmes pour la violence. Si les reportages des médias ont été dominés par un regard masculin, c’est en partie dû au refus des féministes de s’engager sur ce sujet important. On ne peut s’empêcher de penser que l’une des raisons de cette hostilité provient peut être du fait que les femmes militantes qui prennent leurs affaires en main entravent la capacité des féministes occidentales à parler au nom des femmes du Moyen-Orient, perçues comme des victimes impuissantes. »
Dans ce même article, intitulé « Feminist pacifism or passive-ism ? », elle dénonce l’incapacité d’un féminisme naïvement pacifiste à distinguer entre la violence comme oppression et la violence comme acte de résistance ou d’autodéfense :
« Contrairement à la violence qui vise à assujettir “l’autre”, l’autodéfense est un dévouement et une responsabilité totale envers la vie. Exister signifie résister. Et pour exister de manière significative et libre, il faut être politiquement autonome. En clair, dans un système international de violence sexuelle et raciale, légitimé par les États-nations capitalistes, l’appel à la non-violence est le luxe de ceux et celles qui sont dans des positions privilégiées de sécurité relative, croyant qu’iels ne se retrouveront jamais dans une situation où la violence deviendra nécessaire pour survivre. Bien que théoriquement convaincant, le pacifisme ne rend pas compte de la réalité de nombreuses femmes et revêt donc un caractère plutôt élitiste du premier monde. »
En effet, il me semble que l’expérience des féministes kurdes remet au moins partiellement en cause le féminisme antimilitariste canonique. La théorie féministe antimilitariste a été forgée à partir de l’expérience militante de nombreuses femmes et féministes issues de mouvements pacifistes très divers autour du monde. Néanmoins, elle ne peut faire l’impasse des expériences où les féministes prônent la lutte armée. Si ces expériences percutent le cadre théorique féministe antimilitariste, il faut admettre que celui-ci soit questionné et enrichi. Il ne s’agit pas d’invalider les apports du féminisme antimilitarisme mais bien de les actualiser à l’aide des différentes positionnalités.
Une des principales penseuses du féminisme antimilitariste, Cyhthia Cockburn, interviewait en 2015 deux féministes antimilitaristes, membres de la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) ayant vécu sous le nazisme, à propos de ce qu’elle appelle le “dilemme pacifiste”. Elle leur a demandé si elles inviteraient les femmes combattantes kurdes à abandonner les armes au nom du pacifisme. Les deux interviewées ont répondu :
« Je ne le pense pas. Assises ici en sécurité, hors de la zone de guerre, nous devrions les comprendre, pas les condamner. Résister est un droit humain. Toutefois, à long terme, nous ne devons pas accepter que le militarisme soit la seule réponse. Nous devrions sérieusement commencer à construire des “mécanismes de rétablissement de la paix”. »
« En tant que Wilpfer, je voudrais parler avec les femmes peshmerga (3), entendre ce qu’elles disent. Le fascisme est si sale. C’est comme une pieuvre, qui introduit ses tentacules dans la société, avec son idée raciste de la supériorité d’un type de personne sur un autre. Je pourrais bien être d’accord, et dire aux femmes kurdes : “Oui, vous devez vous battre”. Mais, peut-être qu’une fois le combat terminé, elles regarderont en arrière et diront : “Ce n’était pas la bonne façon de faire”. »
Je partage avec ces femmes les idées suivantes :
1. notre rôle depuis l’extérieur de la zone de guerre est de soutenir et non de condamner les femmes et féministes résistantes ;
2. nous devons toujours écouter ce que les premières concernées ont à nous dire ;
3. soutenir les femmes dans le monde dans leurs combats, y compris militaires, n’est pas incompatible avec le fait de se battre, dans un contexte plus large et à plus long terme, pour la démilitarisation du monde.
Les féministes ukrainiennes peuvent-elles parler ?
Je discutais récemment avec une féministe ukrainienne, militante depuis longtemps, aujourd’hui refugiée dans un pays de l’Europe occidentale. Elle me faisait part de sa difficulté à s’exprimer ouvertement sur les problématiques politiques, et particulièrement de genre, existantes en Ukraine, car elle a l’impression que la gauche et le féminisme occidentaux exigent la perfection de la société ukrainienne comme condition indispensable à tout soutien. Il faudrait que la société ukrainienne soit libre de toute contradiction pour avoir pleinement le droit de se battre contre l’envahisseur russe. Face à cette injonction du féminisme occidental, elle, comme beaucoup d’autres femmes, se sent obligée de choisir entre exprimer ses questionnements féministes sur ce qui se passe en Ukraine et la recherche de soutiens à la résistance contre l’envahisseur au sein de la gauche occidentale. Les injonctions féministes qui obligent les femmes à choisir entre le féminisme et leurs autres luttes ont pour effet d’éloigner les femmes du féminisme. Il s’agit là d’un problème récurrent du féminisme occidental que les féministes contre-hégémoniques n’arrêtent pas de pointer.
Pourtant, les analyses et le militantisme féministes restent indispensables en Ukraine, comme partout ailleurs. Au sein du Collectif féministe du Réseau Européen de Solidarité avec l’Ukraine, j’ai le plaisir de travailler avec des féministes ukrainiennes qui militent sur place. Elles rapportent que la majorité de la société ukrainienne, y compris de nombreuses femmes ukrainiennes, est soit indifférente soit méfiante à l’égard du féminisme. Cette situation a empiré avec la guerre. Les militantes féministes sont confrontées à des difficultés financières ainsi qu’à l’hostilité des propriétaires lorsqu’elles tentent de trouver des espaces pour mener leur activité. Viktoriia Pigul, une camarade militante féministe anticapitaliste ukrainienne, s’appuyant sur plusieurs témoignages de femmes et de filles ukrainiennes, a rapporté les multiples violences qu’elles subissent. Comme tout le monde le sait maintenant, au cours des dernières semaines, de nombreuses femmes et enfants ont été brutalisées et violées par des soldats russes. Beaucoup d’entre elles manquent de ressources pour échapper à ces violences. Beaucoup fuient vers la Pologne, ignorant que l’avortement y est interdit par la loi (car ce n’est pas le cas en Ukraine). À leur arrivée en Pologne, elles sont souvent exposées à des abus de toutes sortes de la part des hommes. Dans ce contexte, le militantisme féministe en Ukraine est plus essentiel que jamais.
Olena Lyubchenko a récemment publié une très riche, et indispensable, analyse où elle montre comment la militarisation de l’Ukraine dans les dernières années s’est accompagnée de mesures d’austérité qui ont déplacé le fardeau de la résistance contre l’agression russe sur les femmes au sein des foyers en même temps qu’elles ont préparé l’État à un processus très inégalitaire d’intégration « euro-atlantique » :
« La militarisation, l’austérité et l’agression agissent dans ce contexte comme des processus de dépossession et d’accumulation primitive. Ils génèrent des réserves mondiales de main-d’œuvre dont les mouvements transfrontaliers sont au cœur de la production et de la reproduction du capital et du travail à l’échelle mondiale. De cette manière, la citoyenneté racialisée reproduit la précarité et l’exclusion pour certaines, la sécurité et l’inclusion pour d’autres, tout comme la différenciation historique de la classe ouvrière ukrainienne au sein du capitalisme mondial est réécrite et instrumentalisée. »
Tout comme Dilar Dirik dénonçait l’instrumentalisation des femmes combattantes kurdes dans les médias occidentaux, Olena Lyubchenko dénonce dans cet article l’instrumentalisation de la résistance ukrainienne dans les discours médiatiques et institutionnels occidentaux qui dépeignent les ukrainienNEs comme des héros et héroïnes menant une guerre « pour l’Europe (4) ». Dans ce contexte, et toujours dans la continuité de la critique menée par Dilar Dirik, il me paraît indispensable d’interroger le rôle du féminisme occidental (et plus largement de la gauche occidentale) dans cette instrumentalisation.
Un manifeste féministe pacifiste transnational a été signé, il y a quelques semaines, par 150 éminentes féministes d’Europe et des Amériques, sans une seule féministe ukrainienne ou de l’Europe post-soviétique. Certaines féministes occidentales, en lien avec les féministes ukrainiennes, ont refusé de le signer. Ce manifeste reproduit la vision dominante de la géopolitique pour laquelle les grandes puissances impérialistes sont les seuls acteurs de l’histoire. Il ignore ainsi la réalité multi-scalaire et l’agentivité des différents acteurs mises en lumière par la critique féministe de la géopolitique. Il réduit la guerre menée par Poutine contre l’Ukraine à un simple conflit inter-impérialiste, effaçant ainsi l’agentivité de touTEs et chacunE des ukrainienNEs. Une seule ligne sur plus d’une trentaine est accordée aux ukrainienNEs :
« Nous sommes aux côtés du peuple ukrainien qui veut la paix dans sa vie et exige un cessez-le-feu. »
Voilà comment réduire en une seule ligne 44 millions de personnes au cliché de victime passive qui a besoin, encore une fois, d’être sauvée par les occidentaux. Les ukrainienNEs qui résistent activement, et militairement, à l’agression qui leur a été imposée, n’intéressent pas les féministes pacifistes occidentales, tout comme iels n’intéressent pas leurs amis hommes de la gauche occidentale. Il semblerait que les ukrainienNEs ont le droit à notre solidarité en tant que victimes passives, mais pas en tant que résistantEs actives. Cette caricature des ukrainienNEs comme victimes passives de l’instrumentalisation de l’OTAN ou de l’Europe rejoint celle des médias occidentaux qui les dépeint comme les héros de l’Europe et de l’Occident en ce qu’elle efface tout autant leurs voix et leurs volontés politiques. De très nombreuses ukrainienNEs sont résolues à se battre, y compris militairement, et cette volonté n’est imposée ni par Zelensky ni par l’OTAN comme le montre la forte implication dans la résistance ukrainienne de tous les secteurs de la société.
C’est pourquoi, si les positions des féministes et des anticapitalistes sur des sujets tels que la livraison d’armes ne risquent guère d’avoir un impact sur les décisions des responsables politiques occidentaux, elles ont un vrai impact sur les féministes et la gauche ukrainienne. En effet, l’abandon de (quand ce n’est pas l’opposition à) la résistance ukrainienne de la part de la gauche et du féminisme internationaux, fragilise nos camarades ukrainienNEs au sein de résistance, et il met à mal leur capacité à porter à terme un projet politique émancipateur pour toutes les habitantes de l’Ukraine.
Pour une pratique féministe dialogique et internationaliste
La résistance ukrainienne est loin d’être parfaite ou libre de contradictions. Elle est traversée par des conflits de classe, de genre et de race, comme le sont toutes nos sociétés. Les femmes ukrainiennes subissent maintenant la guerre, les agressions, les tortures et les viols en masse des troupes russes sans pour autant arrêter de subir les violences qu’elles subissaient avant la guerre de la part des hommes ukrainiens et de l’État. En outre, le contexte de guerre renforce l’autoritarisme de l’État ainsi que la division sexuelle du travail (conscription militaire réservée aux hommes, réaffectation des femmes au travail de reproduction sociale, etc.). Le renforcement des rapports de sexe accroit le pouvoir des hommes et de l’État sur les femmes qui deviennent à leur tour plus vulnérables et davantage exposées aux violences. Dans ce contexte, les féministes anticapitalistes prises dans cette réalité complexe et multi-scalaire, se battent avec leurs contitoyens contre l’envahisseur russe tout en continuant à se battre contre une partie de leurs propres concitoyens : contre les politiques néolibérales du Gouvernement et les attaques des employeurs, contre les violences sexistes, racistes ou lgbtqi+phobes, etc.
Se battre simultanément avec et contre ne peut être incompréhensible que pour la minorité de personnes qui ont le luxe de n’avoir qu’un seul ennemi/front. Quelque chose que nous ont appris les féministes contre-hégémoniques est que la positionnalité est centrale à toute politique féministe. Pour prendre un exemple, le Combahee River Collective, un des plus importants collectifs féministes noirs lesbiens, refusait le séparatisme lesbien considérant qu’il est, en termes d’analyse comme de stratégie, inopérante pour les femmes noires qui ne peuvent pas se permettre le luxe de se désolidariser des hommes noirs dans leur lutte commune contre le racisme. Barbara Smith va jusqu’à dire :
« Le séparatisme est rarement impliqué dans un véritable changement politique, qui affecte les institutions de la société de manière directe. [...] . Nous avons remarqué que les séparatistes de notre coin, au lieu de s’organiser politiquement, font souvent des actes de zapping. Par exemple, elles peuvent venir à une réunion ou à une série de réunions, puis poursuivre leur chemin. Il n’est pas évident de comprendre ce qu’elles essaient réellement de changer. Nous pensons parfois que le séparatisme est une politique sans pratique (5) . »
En effet, dans le contexte actuel il est tout à fait conséquent pour les féministes russes de revendiquer le pacifisme pour se désolidariser catégoriquement de Poutine, de la guerre qu’il mène, et de toute la partie de la société russe qui la soutient. Dans leur manifeste anti-guerre, les féministes pacifistes russes caractérisent la guerre comme une guerre d’agression, et Poutine comme le seul et unique responsable. Cette position pacifiste de la part des féministes russes est donc tout à fait compatible avec le soutien à la résistance armée en Ukraine. En revanche, il paraît impossible pour de nombreuses féministes ukrainiennes de se désolidariser de leur communauté (aussi sexiste soit-elle), ne serait-ce que pour une question de survie. Pourtant, elles n’ont d’autre choix que continuer à mener la bataille féministe au sein de leur propre société si elles ne veulent pas voir le sexisme se renforcer davantage. Si le séparatisme lesbien était le luxe de celles qui ne subissaient que l’oppression de genre/sexualité, le pacifisme abstrait est le luxe de celles qui ne vivent pas sous les bombes et n’éprouvent aucun besoin de se défendre militairement. Faire de la politique féministe loin du champ de bataille est aussi facile que stérile.
Une politique féministe internationaliste doit partir du soutien et du dialogue avec les premières concernées, car toute politique féministe qui se fait sans elles, se fait in fine, contre elles, et donc nuit à la construction d’une solidarité féministe internationaliste. Comment peut-on qualifier de féministe et internationaliste une position qui tourne le dos aux féministes ukrainiennes et a pour effet de les bâillonner sur les problématiques de genre en Ukraine ? Les seules actrices politiques à même de faire triompher le féminisme, le pacifisme et toute politique émancipatrice en Ukraine sont celles qui sont sur place. On ferait mieux de commencer par les écouter et les soutenir, malgré les éventuels désaccords, car ce seront elles, telles qu’elles sont et avec les contradictions qui leur sont propres, qui mèneront la lutte, et personne d’autre.
NB 1 : Je remercie Viktoriia Pigul, Catherine Samary et Anouk Durand-Cavallino pour leurs relectures ainsi que pour leurs commentaires. Je remercie également toutes mes camarades du Collectif Féministe du Réseau Éuropéen en Solidarité avec l’Ukraine (RESU) pour le travail commun et les échanges qui ont inspiré cet article.
NB : Pour soutenir financièrement l’activité militante des féministes ukrainiennes, vous pouvez faire vos dons aux collectifs féministes Bilkis et Feminist Workshop ou à l’organisation de gauche anti-capitaliste Sotsialnyi Rukh, au sein de laquelle les féministes mènent un travail politique féministe.
1.
Chandra Talpade Mohanty (2003) Feminism without Borders : Decolonizing Theory, Practicing Solidarity. Durham & London : Duke. University Press. p.7.
2.
Pour un apperçu des principes politiques et organisationnels du mouvement de femmes kurdes lire : Dirik, Dilar (2017) “Self-Defense Means Political Autonomy ! The Women’s Movement of Kurdistan Envisioning and Pursuing New Paths for Radical Democratic Autonomy”. Development 60, 74–79. https://doi.org/10.1057/s41301-017-0136-3 Pour aller plus loin : Bouquin, Stephen ; Court, Mireille et Den Hond, Chris (coord.) (2017) La commune du Rojava. L’alternative kurde à l’État-nation, Paris/Bruxelles, Syllepses/Critica, coll. « Utopie critique », 203p https://www.syllepse.net/syllepse_images/la-commune-du-rojava.pdf
3.
Le mot peshmerga pour parler des femmes kurdes combattantes pose problème. En effet, les peshmergas sont les combattants kurdes en Iraq. Comme l’expliquent Dilar Dirik et Bahar Munzir les femmes combattantes kurdes en Iraq sont très minoritaires et contraintes à une division sexuelle du travail rigide au sein des unités de combat, car les deux partis dirigeant le Kurdistan irakien sont patriarcaux. Or les femmes combattantes des YPJ et YJA-Star sont souvent érronément appelés peshmergas par les médias occidentaux. Cynthia Cockburn réproduit cette erreur dans son article, qui est reprise par les interviewées à leur tour.
4.
Où le mot « Europe » est identifié la plupart du temps à l’Union européenne comme marqueur de « civilisation » contre les « barbares » qui n’en font pas partie ou refusent sa discipline.
5.
Smith, Barbara and Beverly (2015) “Across the Kitchen Table : A Sister-to-Sister Dialogue”. in Moraga and Anzaldúa (eds.) This Bridge Called My Back : Writings by Radical Women of Color. SUNY Press : New York. p.119
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