Les manifestant.es soulignent que les stagiaires des milieux traditionnellement masculins, comme le génie, l’informatique sont rémunérés, alors que les stagiaires des milieux de l’éducation et des soins doivent travailler bénévolement au cours de leurs stages. Obligatoires. Ce mouvement s’inscrit donc dans une optique féministe puisque selon une étude de l’Association pour la voix étudiante au Québec (AVEQ), les stages qui sont généralement non-rémunérés sont à 74 % occupés par des femmes.
Depuis deux années, des militant.es à travers la province travaillent d’arrache-pied pour dénoncer cette situation qui a trop longtemps duré. Le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge affirme que notre grève est prématurée et nous demande de ne pas défoncer des portes ouvertes et de rentrer en classe. Notre réponse est claire : « Aujourd’hui, nous lançons un message au ministre Roberge, nous voulons être payés pour les heures que nous travaillons. Trop longtemps, on nous a considérés comme du cheap labor. Tant et aussi longtemps que nous ne serons pas payés pour nos heures de stage, nous ferons la grève. Pas de salaire, pas de stagiaire ! » s’exclame Marie-Maude Chevalier. Si le gouvernement ne met pas en place un programme pour rémunérer l’ensemble des stages, à tout ordre d’enseignement, nous sommes déterminé. es à déclencher une grève générale illimitée à l’hiver 2019.
Qui payera pour la rémunération ? L’état a les moyens de le faire. En 2016, le gouvernement précédent a donné 1,3 milliard en subvention pour la C-Series et on connaît la suite, elle a été vendue à Airbus et l’entreprise a annoncé dernièrement la volonté de supprimer des milliers d’emplois. Malgré cette situation, le nouveau gouvernement de François Legault a encore émis la possibilité d’aider l’entreprise. « Le gouvernement préfère graisser la patte de ses ami.es capitalistes. Si l’État a les moyens de donner 1 milliard à Bombardier, il a aussi les moyens de rémunérer tous les stages. C’est un choix politique de choisir l’un plutôt que l’autre », affirme Pascal Léveillé.
Des personnes déléguées de chaque Coalition régionale assureront un contact soutenu avec le gouvernement et soumettront les propositions de celui-ci aux assemblées générales des grévistes. « Le ministre Roberge a annoncé être en discussion avec les fédérations étudiantes. Nous tenons à rappeler aujourd’hui que ni l’UEQ, ni la FECQ, ni l’ASSÉ, ne nous représentent. Si vous voulez négocier, vous devrez le faire avec nous », conclut Kassandra Raymond.
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