Tiré de MondAfrique.
Encore un effort demandé aux Libanais, alors que la crise économique les prive de l’essentiel ! Les déposants libanais ne pouvaient plus, depuis trois ans, convertir la monnaie locale en dollars, ce qui a mis brutalement fin à cette « dollarisation » du pays dont tout le monde avait peu ou prou profité. Plus récemment, les Libanais ont vu une partie de leurs salaires en livres libanaises retenus d’autorité par les banques, une mesure aussi incompréhensible qu’arbitraire. Mais le pire est à venir : un projet dit de « contrôle des capitaux », adopté par le gouvernement devrait, s’il était voté par le Parlement, obliger les déposants et les banques à financer une grande partie de la colossale dette publique de 6O milliards de dollars de l’État libanais. Lequel botte ainsi en touche sur ses propres responsabilités. Les milliers de libanais qui ont encore manifesté ce mardi face au Parlement n’ont pas l’intention d’être les nouvelles victimes de ce racket financier.
Courage, fuyons !
Voici dix jours, ses dizaines de déposants en colère s’étaient une première fois rassemblés, le mercredi 20 avril, pour protester contre le projet de loi sur le contrôle des capitaux. Parmi eux, sur les lieux pour se rendre à la Chambre, le député des Forces libanaises, un mouvement souverainiste chrétien, et président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, Georges Adwan, avait été chahuté. « Vous êtes des voleurs ! Honte à vous ! », ont hurlé des manifestants à son adresse. Muni d’un mégaphone, l’un des citoyens a tenté d’appeler au calme. Ce qui a permis à l’élu de se rendre au Parlement.
Courageux mais pas téméraires, les députés libanais ont compris le message de ceux qui seront leurs électeurs le 15 mai prochain lors des législatives. Ce mardi 26 avril, la commission en charge de la préparation du fameux plan financier n’a pas pu réunir faute d’un quota suffisant.
Le FMI et les occidentaux qui tentent d’obliger les gouvernements libanais à entreprendre un vaste plan de redressement économique attendront encore un peu. D’autant plus que le gouvernement actuel, intérimaire au lendemain du scrutin du 15 mai et jusqu’à l’élection présidentielle d’octobre, aura encore moins la légitimité pour imposer quelle que réforme que ce soit.
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