La crise du Covid 19 met en évidence le travail invisible, gratuit et sous-payé des femmes. Le confinement actuel augmente la charge mentale et le stress qu’elles subissent déjà. Elles sont les premières à perdre leur travail, étant nombreuses à occuper des emplois précaires. Elles sont aussi, très souvent, à la maison à jongler avec la gestion des études de leurs enfants, les tâches ménagères et le télétravail, ce qui demande énormément de temps et d’énergie. Les femmes chefs de familles monoparentales n’ont plus accès à l’aide de leurs proches et des organismes communautaires.
Les violences autour de la santé reproductive des femmes augmentent aussi : déclenchement des accouchements avant terme, perte de l’option d’accoucher avec une sage-femme, interdiction de la présence des conjoints et conjointes pendant l’accouchement et fragilisation de l’accès aux services d’avortement.
Les personnes âgées en résidence ou en CHSLD, privées de leurs proches, à qui on a enlevé leur liberté de circulation et leur libre arbitre, ne reçoivent pas les soins nécessaires à leur rétablissement dans les mouroirs que ces institutions sont devenues.
Enfin, de trop nombreuses femmes se retrouvent sous l’emprise 24 h sur 24 de leurs conjoints violents incapables de demander de l’aide. Le 6 avril dernier, l’organisation ONU Femmes nous mettait en garde contre le développement d’une pandémie fantôme associée au confinement, celle de la violence à l’égard des femmes.
Avant la crise, la situation économique et sociale des femmes au Québec était déjà critique. Rappelons-nous le nombre de féminicides en augmentation au début de l’année ainsi que les réformes judiciaires envisagées par le gouvernement afin de mieux répondre aux besoins des femmes victimes de violence. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg !
La crise sanitaire du Covid 19 intensifie les inégalités socioéconomiques ainsi que les violences sexuelles, conjugales, obstétriques et institutionnelles faites aux femmes de façon dramatique.
Profitons donc de cette période charnière où la population réclame un réel changement pour faire des choix audacieux dans nos stratégies axées sur la justice, le bien commun et la protection de l’environnement. Changeons radicalement nos conditions d’existence en abandonnant la logique économique capitaliste qui mène à la diminution de nos droits humains et à la destruction de la planète. Optons plutôt pour les valeurs progressistes féministes du respect, de la collaboration, de la justice sociale, de la solidarité et de l’égalité pour toutes et tous.
Conférence du 1er mai 2020 Conférence de presse pour le 1er mai 2020. Prises de paroles variées sur les thèmes des conditions de travail, de vie et d’existence. Avec :
– Julie Tremblay pour le Regroupement des organismes communautaires de la région 03
– Simon Pouliot pour l’Adds QM
– Geneviève Dorval pour Extinction Rebellion Ville de Québec
– Dany Harvey pour le Conseil régional FTQ Québec et Chaudière-Appalaches (CRQCA-FTQ)
– Lorena Suelvez Ezquerro pour le Comité de femmes immigrantes de Québec
– Lucie Gosselin pour le Centre Ressources Femmes Beauport
Animation : Anne-Valérie Lemieux Breton du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale
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