Édition du 17 décembre 2024

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Planète

Le rapport du Giec confirme les craintes des climatologues

Tous les glaciers du monde fondent et font augmenter le niveau des mers de plus en plus rapidement. Plusieurs pays ont tenté de censurer les mauvaises nouvelles.

Tiré de Politis.

Le Giec vient de publier un rapport alarmant, et non « alarmiste » comme le répètent en boucle trop de médias. Ce n’est d’ailleurs pas le premier puisque les avertissements scientifiques remontent à 1992 et que le Giec a été créé en 1988.

Comme ils l’avaient annoncé, les chercheurs du Giec, se sont cette fois intéressés à l’état des mers, des océans et des glaciers. Ces derniers fondent de plus en plus rapidement sous l’effet de l’augmentation des températures moyennes de l’atmosphère. Au point, par exemple, que dans le Val d’Aoste un grand glacier perd chaque année plusieurs kilomètres carrés de surface et menace de s’effondrer. Le symbole d’une fonte mondiale…

L’effacement de la banquise de l’Arctique est une conséquence du réchauffement de l’eau et de l’air mais elle n’a pas grand-chose à voir avec la montée prévisible, et en cours, du niveau des mers. Celle-ci ne résulte que de la rapide fonte des glaciers terrestres. Le phénomène n’est pas particulier au Groenland, mais il concerne aussi bien les glaciers des Alpes, mais aussi ceux des États-Unis, du Canada, de la Cordillère des Andes, de l’Himalaya ou des hautes montagnes du Caucase.

Des centaines de millions de victimes potentielles

Malgré les pressions, les membres du Giec affirment que l’élévation des mers atteindra au moins un mètre si le réchauffement se poursuit au même rythme et que cette hausse ne pourra être freinée que si un changement intervient rapidement : 43 centimètres pour une élévation de température moyenne de 2 degrés d’ici 2100. Ils signalent aussi que l’énorme apport d’eau douce et la baisse de l’oxygène des mers entrainera et entraine déjà une modification des biotopes marins dont les conséquences s’ajouteront, pour la faune marine, à la croissance des pollutions. Cela représente, entre autres, une menace sur les pêches dont vivent des centaines de millions d’êtres humains. Lesquels devront également fuir les espaces côtiers en cours d’inondations et les zones de terres littorales rendues incultivables par leur salinisation progressive.

Les représentants des grands pays pollueurs font semblant une fois de plus de découvrir ces conclusions accablantes. Comme beaucoup trop de journalistes, les dirigeants du monde n’en ont lu que l’introduction, en négligeant les centaines de pages chiffrées. Il ne faut pas oublier non plus que si la réunion de Monaco qui a finalisé le texte a dû être prolongée pendant des heures, c’est en raison de l’intervention de représentants de pays comme l’Arabie Saoudite, la Russie, le Brésil ou les États-Unis, qui ont bataillé pour retirer du texte final les phrases les plus accusatrices et les chiffres les plus inquiétants. Les scientifiques doivent défendre le rapport pied à pied, mots après mots, pour préserver la qualité scientifique de leur travail. La censure a donc plus concerné la forme que le fond, mais elle a fonctionné.

Ce rapport de plusieurs centaines de pages n’a pourtant pas incité les chefs d’État à trouver un accord lors du sommet climatique des Nations unies, noyé par de belles paroles ou un silence complice.

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