Le porc du Québec plus vert ? Pour m’en convaincre, il faudrait que l’on cesse d’épandre le purin juste avant une pluie annoncée par Environnement Canada. Pour m’en convaincre, il faudrait que je cesse de voir la couleur de la rivière changer à chaque pluie digne de ce nom. Pour m’en convaincre, il faudrait que je vois les bandes riveraines le long des fossés agricoles, le long des ruisseaux agricoles, autour des cours d’eau du Québec s’élargir : en tout cas, plus large que cette étroite bande d’herbacées qui titube tout en haut du talus, prête à s’écrouler dans le vide.
Le porc du Québec plus vert ? Il faudrait d’abord cesser de le sous-doser d’antibiotiques dans une moulée faite en majorité de maïs-grain et de soya génétiquement modifié cultivés par monocultures qui ont déplacé toutes les autres, bien arrosées de pesticides de toutes sortes.
Le porc du Québec plus vert ? Il faudrait d’abord qu’il ne soit pas élevé dans des méga-porcheries qu’on a imposées aux populations qui n’en voulaient pas. L’acceptabilité sociale, vous connaissez ?
Le porc du Québec plus vert ? Il faudrait cesser de subventionner à coup d’allégements fiscaux, d’assurances-récoltes et quoi d’autre les intégrateurs, et commencer à encourager ceux qui osent élever le porc autrement que sur des caillebotis sur gestion liquide, et penser à redonner à ces bêtes la qualité de vie dont ils méritent et pour laquelle ils ont évolué : fouiner dans une litière digne de ce nom !
Si le porc du Québec est si vert que çà, il faudra m’expliquer pourquoi ma MRC fait nettoyer des cours d’eau agricoles à presque tous les mois ?
Facile de faire du copier-coller d’un communiqué de presse de la FPPQ, Marie ! Bien trop facile !
Johanne Dion
Présidente, Les Ami(e)s du Richelieu, Richelieu, Qc