Édition du 19 novembre 2024

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Politique canadienne

Le mouvement d’occupation est ici pour y rester : Commentaire de James Clancy, président national du SNEGSP

La réaction des médias grand public, du monde des affaires et de l’establishment politique au mouvement d’occupation a été méprisante, condescendante et hostile.

C’est triste. Mais on pouvait s’y attendre. Et cela a été l’histoire des mouvements progressistes qui ont eu du succès au cours des cent dernières années.

Depuis quelque temps, une élite puissante traite notre démocratie et notre économie comme s’il s’agissait de son arrière-cour, et affiche du mépris pour tous les autres et le bien public.

Certains d’entre nous soulignent le problème depuis quelque temps. Finalement, quelque chose a cliqué. Et le mouvement d’occupation s’est produit autour du monde.

Le mouvement ne fait aucune demande spécifique en matière de politique, et n’a aucune stratégie politique. Ce n’est pas son objectif. Sa mission est plutôt d’ordre moral.

Le système économique et politique d’aujourd’hui est organisé au désavantage des gens ordinaires qui travaillent dur et respectent les règles.

C’est cet échec moral que le mouvement met en lumière. Il mise sur deux choses essentielles : la passion et les gens.

Pour changer les choses, il faut d’abord déterminer ce qui est juste et injuste en faisant appel aux émotions viscérales – cela ne commence pas avec des armées d’actuaires, des équipes de statisticiens et des objectifs d’orientation bien précis.

Pour changer les choses, il faut aussi des personnes sur le terrain. Les gens doivent s’activer pour défendre leurs convictions – car il est indispensable que chacun fasse sa part pour y parvenir.

Voici pourquoi le mouvement est un catalyseur de changement.

Il a transformé le débat politique. Il a changé le cours des débats médiatiques. Il a changé les conversations sur les plateformes de chargement et autour des fontaines réfrigérées.

Les récents sondages réalisés par Nanos Research révèlent que la majorité des Canadiens croient que dans l’ensemble, la question soulevée par le mouvement est très valide.

Les enjeux liés à l’égalité économique et sociale – dont les puissants ont fait abstraction pendant toute une génération – dominent l’actualité de nouveau.

C’est une immense victoire pour le mouvement. Ce dernier suit les meilleures traditions des mouvements progressistes qui ont eu du succès.

Tous les grands mouvements progressistes qui ont transformé notre société (p. ex. le mouvement syndical, le mouvement des droits civiques, le mouvement pacifiste, le mouvement des droits des homosexuels et le mouvement écologiste) ont suivi le même modèle.

Ils ont commencé avec un petit groupe de personnes qui lancent le débat dans leur communauté sur une question morale, apportent énergie et passion, croient les uns aux autres et se mettent en première ligne.

Et ce n’est qu’après de longues luttes, de farouches oppositions et d’attaques virulentes de la part des puissants et des privilégiés qu’est venu le succès de ces mouvements.

Le mouvement d’occupation est ici pour y rester. Il deviendra autre chose. Mais il ne s’en ira pas tant qu’il n’y aura pas de sérieuses réformes dans notre économie et notre démocratie.

Tout cela me rappelle le vieux dicton « D’abord ils vous ignorent, ensuite ils vous raillent, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez. »

SNEGSP : Syndicat national des employées et employés généraux du secteur public (TUAC-FTQ)

James Clancy

Président SNEGSP : Syndicat national des employées et employés généraux du secteur public TUAC-FTQ

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