« Finies les folies, on a moins que jamais des ressources financières et humaines à perdre dans des méga réorganisations ou des opérations de reddition de comptes à ne plus finir, commente la présidente de l’APTS, Carolle Dubé. Les choix qui se traduiront par des dépenses doivent être faits de façon intelligente, s’appuyer sur des expériences concluantes et représenter des investissements judicieux. »
Il n’y a pas de doute qu’un réinvestissement en santé mentale s’impose après des années de compressions cumulées, ne serait-ce que parce que les problèmes de cet ordre coûtent cher à l’État. D’ailleurs la Commission de la santé mentale du Canada publiait récemment un rapport, destiné aux décideurs des provinces, faisant état notamment d’importantes économies réalisées en Ontario grâce à un programme d’intervention précoce en santé mentale.
Dans le même sens, une consultation de 500 intervenants réalisée pour le compte de l’Association pour la santé publique du Québec menait à la conclusion qu’il y a urgence d’agir en matière de prévention. Le Québec consacre moins de 2 % de son budget de santé à la prévention, ce qui en fait le cancre du Canada en la matière. L’Ontario, avec 5,5 %, et la Colombie-Britannique, avec 5,6 %, sont loin devant. Il y a pourtant un consensus sur le fait que la prévention rapporte, notamment en ce qui concerne les maladies chroniques qui pèsent lourd sur les finances du système.
Il a aussi été amplement démontré qu’à travers le monde les systèmes qui misent sur les établissements publics de santé et de services sociaux coûtent globalement moins cher que ceux qui font plus de place au privé. « Ça tombe bien, déclare non sans ironie la présidente de l’APTS, nous avons un réseau public qui couvre tout le territoire, avec du personnel qualifié qui ne demande qu’à pouvoir faire son travail sans subir de pressions administratives contre-productives. L’affaiblir, voire le démanteler comme on cherche actuellement à le faire avec le transfert du personnel des CLSC vers des cliniques privées, va dans le sens contraire des priorités des gouvernements québécois et canadien. »