Édition du 17 décembre 2024

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Nouveau Colisée

Nouveau Colisée à Québec

Le maire Labeaume entretient le secret

L’ex-directeur général de la Ville de Québec qualifie le processus ayant mené à l’entente avec Quebecor « digne d’une république de bananes ».

L’ex directeur général de la Ville de Québec Denis de Belleval (1990-1995 et 2001-2006) jette un pavé dans la marre du maire Régis Labeaume. En effet, il a souligné tout le côté antidémocratique des manœuvres du maire pour faire avaler à la population son projet de nouveau Colisée Quebecor. Il qualifie d’ailleurs le processus « digne d’une république de bananes ».

Rappelant les étapes minimales de l’élaboration démocratique d’un grand projet, M. de Belleval souligne qu’aucun appel d’offre n’a été rendu public, qu’aucun cahier de charge n’a fait l’objet d’approbation pour le genre d’édifice qui serait souhaitable. Il ajoute que puisqu’aucun appel d’offre n’a été formulé, les représentants d’entreprises intéressées à s’impliquer dans la construction du Colisée ou dans sa gestion a dû passer par le lobbying. Or, seulement Quebecor est enregistré au registre des lobbyistes. Cela signifie t-il que les autres prétendants ont agit illégalement ? Selon le porte-parole du commissaire au lobbyisme, les autres groupes auraient normalement dû s’inscrire ; or, on ne peut pas les sanctionner puisqu’on ignore leur identité. M. de Belleval estime que l’entente pourrait être contestée devant les tribunaux.

Le maire Labeaume se réfugie derrière le principe de secret commercial pour éviter de rendre public le contenu de l’entente avec Quebecor et les autres offres qui étaient sur la table. Il multiplie les démarches pour convaincre les citoyenNEs de ne pas demander de consultation publique sur l’entente car affirme t-il « ça pourrait nuire et/ou retarder la négociation pour obtenir un club de hockey ». Dans cette campagne, il est fortement appuyé par les radio-vidanges qui, sous le sobriquet de Nordiques Nation, agissent comme les cheerleaders du maire et de Quebecor.

L’opposition à ce projet se situe à plus ou moins 40% selon les plus récents sondages. Dans l’ensemble du Québec, une majorité s’y oppose. Aucun mécanisme démocratique de consultation n’a été mobilisé pour faire l’étude citoyenne de ce projet. Les Conseils de quartier, des organismes consultatifs qui couvrent une grande partie du territoire de la Ville, n’ont pas été consultés. Le maire poursuit dans la logique du culte du secret imposé. Rappelons que le maire Labeaume compte financer la part de la Ville dans la construction du nouveau Colisée par la coupure de 500 emplois dans la fonction publique municipale.

Il est légitimes de demander d’y voir clair dans ce dossier. Il faut que l’entente que la Ville de Québec et Quebecor ont signé soit rendue publique. Il faut connaître la nature des offres concurrentes. Les registres de la Ville doivent être ouverts afin que la population puisse exiger une consultation dans ce dossier. Si les chiffres sont positifs, il sera alors possible d’aller de l’avant. Mais il est permis de douter car lorsque tant d’efforts sont déployés pour éviter le processus démocratique, on peut douter qu’il y a anguille sous roche.

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