Et nous connaissons la cause de cette mauvaise gestion. Les gens qui sont payés pour gérer et réguler l’économie ont été incapables de voir une bulle de 8 000 milliards de dollars qui s’était créé dans le secteur de l’habitation. Ils n’ont pas été dérangés par le doublement des prix des logements dans de nombreux domaines, ni par les prêts hypothécaires douteux qui ont été faits pour financer ces achats. D’une certaine manière, des gens comme l’ancien président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan et son acolyte et successeur, Ben Bernanke, pensaient que tout allait bien tant que les financiers de Wall Street gagnaient des milliards en fournissant des prêts hypothécaires insolvables et des titres de produits dérivés partout sur la planète.
Lorsque la bulle a éclaté, l’une des conséquences a été un déficit budgétaire accru. C’est un peu comme deux et deux font quatre. La bulle s’effondre, l’économie plonge. Les recettes fiscales s’effondrent et les dépenses pour des programmes d’assurance chômage et pour le soutien aux besoins de premières nécessités s’élèvent. Certains bénéficient de réductions d’impôt et il faut faire d’autres dépenses pour stimuler l’économie. Le résultat est une augmentation du déficit budgétaire.
Tout cela est à peu près aussi clair que cela peut être. Le déficit important est venu à propos, car la bulle immobilière, qui a été alimentée par les excès de Wall Street, a écrasé l’économie. Pourtant, nous sommes constamment informé par les politiciens du président Obama et les républicains du Tea Partyi que nous avons un problème d’incapacité à maîtriser les dépenses.
La prétention que nous sommes incapables de maîtriser les dépenses n’est tout simplement pas vrai. Il s’agit d’une invention, d’un coup monté, d’un mensonge sans fondement réel que les politiciens utiliser pour paravenir à leurs objectifs. Et ces objectifs ne sont pas très jolis.
Selon de nombreux rapports des médias, le président Obama veut parvenir à réaliser gros avec le budget, ce qui impliquera des réductions à Medicaid, à Medicare et à la sécurité sociale. Le dernier objectif est particulièrement ironique, puisque la sécurité sociale est financée par ses propres taxes. Par conséquent, il ne contribue pas au déficit. S’il n’y a pas d’argent dans le fonds en fiducie de la sécurité sociale, les prestations ne seront pas payés.
Les plans visant à couper la Sécurité sociale semblent aussi pervers puisque nous savons que la grande majorité des retraités ne vivent pas particulièrement bien en ce moment et que les revenus de retraite ne sont pas particulièrement généreux. Si l’on exclut les revenus de la sécurité sociale, plus de 80 pour cent des personnes âgées de plus de 65 doivent se débrouiller avec moins de 20 000 $ par année.
La moyenne des chèques de sécurité sociale est d’environ 1100 $ par mois. Ce serait moins qu’une heure de paye de la plupart des gros bonnets de Wall Street dont la cupidité et l’incompétence a conduit l’économie au désastre.
Malgré que le président Obama prêche pour l’égalité des sacrifices, il reste que ce sont les personnes âgées et les pauvres qui sont censés faire la plupart du sacrifice. Son plan pour modifier la formule d’ajustement annuel du coût de la vie pour la sécurité sociale permettrait de réduire les avantages pour un septuagénaire de 3 pour cent, de 6 pour cent pour un octogénéraire et de 9 pour centre pour un nonagénaire.
Ce sont d’énormes réductions. Les républicains crient au meutre parce que le président Obama veut augmenter le taux d’impôt de 4,6 points de pourcentage. Imaginez s’il a proposé d’augmenter les taxes des riches deux fois plus. C’est effectivement ce qu’il propose pour les personnes les plus âgées qui sont entièrement dépendantes de la sécurité sociale.
Et il se propose d’imposer cette taxe à des personnes âgées qui n’ont eu rien à voir avec la crise, tout en laissant intact Wall Street. Une taxe modeste sur la spéculation financière pourrait permettre d’amasser plus de 150 milliards de dollars par année ou 1,5 mille milliards de dollars sur le cours d’une décennie.
Il est frappant de constater qu’une taxe sur la spéculation financière n’a pas été mentionnée dans les discussions sur la dette. L’Union européenne a activement débattu de l’imposition d’une taxe sur la spéculation financière depuis la crise. Le Parlement européen a voté pour une telle taxe par une marge de plus de 3 à 1. Le Royaume-Uni a une taxe sur la spéculation financière depuis des décennies. Il permet de recueillir l’équivalent, par rapport à la taille de son économie, de près de 40 milliards de dollars par an simplement en taxant les transactions. Même le Fonds monétaire international a ’appuyé l’augmentation des taxes du secteur financier.
Vraisemblablement, le pouvoir de l’industrie financière explique pourquoi peu de monde à Washington discutent d’une taxe sur les transactions financières. Après tout, un directeur de Morgan Stanley, Erskine Bowles, était à la tête de la commission sur le déficit du président Obama.
Et cela explique pourquoi nous cherchons au sein de la Sécurité sociale et de Medicare la réponse au naufrage de l’économie provoqué par Wall Street. Le fond de l’histoire, c’est que le travailleur moyen et le retraité vont devoir se sacrifier à cause des dommages que Wall Street a causé à l’économie. C’est ce à quoi ressemble maintenant la démocratie en Amérique.
Source : Huffington Post
Tiré de : http://sanders.senate.gov/newsroom/news/?id=58d258f8-01bc-417d-ae92-247951a1b9e2