Tiré de Premières Nations Magazine.
Dans son rapport rendu public le 14 janvier lors d’une rencontre tenue au musée Shaputuan, à Uashat, le coroner Me Bernard Lefrançois a conclu que la vague de suicides au sein de la communauté en 2015 était évitable et a été causée par un mal-être individuel des victimes de même que par le « système d’apartheid, dont les victimes sont les Autochtones au Canada depuis 150 ans ». Il émet quarante et une recommandations à une douzaine d’organismes, dont les gouvernements fédéral et provincial, ainsi qu’au Conseil de la Première Nation (ITUM).
ITUM prend aussi acte de la réaction gouvernementale au rapport et endosse la proposition de la ministre de la Santé publique, Lucie Charlebois, de créer une table de discussion provinciale-fédérale en partenariat avec la communauté afin de mettre en place les quarante et une recommandations du rapport d’enquête publique. « Nous endossons la proposition, mais le mécanisme doit être efficace et ne pas tomber dans d’interminables discussions. Il en va de vies humaines », a déclaré le Chef Mckenzie.
Le Chef rappelle aussi que la problématique du suicide est complexe et multifactorielle. Les solutions qui seront réfléchies à la table devront être nécessairement multiples et viser toutes les sphères de la communauté, en passant par le renforcement identitaire, l’obtention des bons leviers pour soutenir l’éducation de nos jeunes, un meilleur soutien aux familles vivant des difficultés ainsi qu’un accès aux ressources pour assurer un développement social et économique équitable de notre population.
« Nous devons être en mesure de mieux réagir aux crises suicidaires, mais le vrai défi est de prévenir l’apparition de ces crises. La promotion de la vie et la mise en œuvre de stratégies renforçant les facteurs de protection, voilà le vrai défi pour amoindrir le mal de vivre dans nos communautés », a-t-il précisé.
« Il est clair que nous devons chacun prendre nos responsabilités et nous assurer que la situation change de manière fondamentale. Pour ce faire, nous devons travailler tous ensemble pour donner plus d’espoir à nos jeunes et éviter d’autres pertes de vies inutiles. J’en appelle particulièrement au premier ministre canadien, Justin Trudeau, pour que le gouvernement fédéral assume ses responsabilités et pose rapidement des gestes concrets en cette matière », insiste le Chef Mike Mckenzie.
ITUM souligne le courage des familles et proches des victimes de même que les membres de la communauté ayant participé à l’enquête publique.
« C’est en mémoire des cinq victimes que nous collaborerons tous à la mise en œuvre des solutions au sein de notre communauté. Nous avons été durement touchés, mais nous savons faire preuve de résilience, de courage et de solidarité », a exprimé la Vice-Chef Virginie Michel.