Julien Gauthier Mongeon : Responsable aux communications à l’Association de Laval pour la déficience intellectuelle
La corporation en développement communautaire (CDC) de Laval a aidé à l’organisation de l’événement. À l’écoute des citoyen.nes, le sommet est une étape importante dans l’élaboration de la prochaine Politique régionale de développement social de Laval (PRDS). D’ailleurs, six assemblées de quartier ainsi que 20 consultations citoyennes ont déjà été menées en vue de l’élaboration de la PRDS.
Le communautaire, c’est l’affaire de tous
Il n’est pas inutile de le rappeler : le secteur communautaire bénéficie à toute la population, des plus jeunes aux plus vieux en passant par les personnes vivants avec un handicap. Au nombre des bienfaits, le communautaire favorise l’inclusion, la participation sociale en aidant certaines personnes vulnérables à sortir de l’isolement. Après l’importante mobilisation des 7-8-9 novembre dernier, le sommet semblait tomber à point nommé. La sensibilisation et la participation étaient d’ailleurs au cœur de cette rencontre qui fut riche en discussions, en propositions et en échange d’idées.
Pour l’accessibilité
Le sommet a été organisé pour mobiliser non seulement les organismes, mais les citoyen.nes afin qu’ils partagent leurs préoccupations sur des enjeux tels que l’environnement, l’inclusion sociale, l’accessibilité aux ressources, l’alimentation, etc. Ce travail de proximité entre le communautaire, la ville et les citoyen.nes ne peut qu’être encourageant dans un contexte où le sous-financement de nos organismes affecte sérieusement la disponibilité, la fréquence et la qualité des services offerts à la communauté. Rappelons que pour la seule année 2016-2017, les besoins à combler pour les organismes à la grandeur de la province s’élèvent à 335 millions de dollars. Sachant que le gouvernement vient d’accuser un surplus budgétaire de 2 milliards de dollars, les 500 millions de dollars destinés aux 4000 organismes de la province représentent un montant dérisoire.
Au niveau provincial, un réinvestissement massif doit être fait au niveau de la mission globale des organismes afin qu’ils puissent remplir convenablement leurs missions. Trop souvent, l’argent est donné en entente de services au lieu d’être donné dans le cadre d’un réel programme national de financement des organismes. Un tel programme permettrait groupes communautaires de financer eux-mêmes leurs activités au lieu d’avoir les mains liées par des ententes de services qui ne répondent pas toujours aux urgences locales et aux besoins particuliers des organismes.
Pour un milieu communautaire fort
Le sommet pour le développement social n’a fait que réitérer l’urgence de conserver un milieu communautaire fort, solidaire et combatif. Nous avons tous avantage à nous coaliser et à discuter ensemble des enjeux qui nous touchent. On ne le dit peut-être pas assez, mais l’implication du milieu communautaire passe par l’échange d’idées, le partage d’expériences et la sensibilisation auprès des citoyens de toutes les conditions. Le sommet du 19 novembre fut à cet égard un exercice d’intérêt public dont on ne peut que sortir grandit.
Rappelons que la ville de Laval, c’est plus de 600 organismes communautaires sur un vaste territoire d’une population de 450 000 habitants. La rencontre se conclut, mais la discussion continue. Espérons que cette initiative solidaire puisse se tenir ailleurs au Québec et permettre ainsi à tous les représentants du communautaire de faire entendre leurs voix. À quand un sommet national portant sur le développement social à la grandeur de la province ?