Galvaudée ! La compétition des Jeux olympiques, apanage de la bourgeoisie dans les années 30, susciterait aujourd’hui moins d’engouement. L’évènement planétaire est hélas ! gangréné par les enjeux financiers et hégémoniques entre les Puissances.
De Paris, Omar HADDADOU
Un cache-misère malvenu pour les gagne-petits, une aubaine pour le Capital ! Le divertissement sportif planétaire du 26 juillet au 8 août 2024 valant la chandelle pour l’exécutif, 9 milliards d’euros dont 3 de l’argent public sont débloqués à cet effet. Dans la Galaxie des initiés (es) du profit et de la suprématie, on se pique de connaitre les retombées financières et politiques.
Qu’importe si les inégalités se creusent !
Depuis l’Exposition universelle de 1900, Paris ne s’offusque jamais de dépenser sans compter quand des ventres creux implorent quelque main tendue. Il y va de son prestige, de son rayonnement qui l’éperonne depuis la mise en branle de sa conquête coloniale. A ce paradigme, Macron en proie à son impopularité à force de se focaliser sur la politique extérieure, son aura et sa propension à fonder un nouvel Empire, faisant fi du profond mal être social, tire les conséquences du naufrage de la Démocratie en France et la percée suffocante de l’Extrême Droite avec ses 34% de voix.
La dissolution de l’Assemblée nationale, pari risqué du Président, a exacerbé davantage les dissensions et l’ire de la Gauche. L’heure est grave !
Quelle saveur auront donc ces Jeux Olympiques et paralympique de 2024 ? Celle du profit et la délectation d’une minorité !
Tiré par les cheveux à cause des retards accusés dans le cahier des charges et le manque criant de coordination entre sociétés et sous-traitants dont les ouvriers font face à une pression indicible, l’évènement sportif est devenu un business et une vitrine sur le plan géopolitique.
Tous les acteurs ne s’en cachent pas : Booster le chiffre d’affaires ! Tel est leur leitmotiv. La voracité capitaliste prend, sans aménité aucune, le pas sur l’idéal fédérateur et les recrues pour la circonstance sont mises à rude épreuve, filmées SVP, avec insolence lors du débriefing :
« Les gars ! demain, comme hier, réveil 3 heures du matin. On va continuer à installer les bassins artificiels pour les Athlètes et toute la panoplie destinée aux tests. On a prévu des toboggans, un agencement pour des activités au public, etc. Je compte sur vous pour être à la hauteur ? » martèle un responsable au groupe de jeunes filles et garçons en manque de sommeil, mobilisés pour un menu pécule.
En Seine Saint-Denis, comme à Paris, à l’approche de l’échéance, les ouvriers vivent une situation anxiogène. Le chantier du prolongement du tramway et du métro s’active jour et nuit, dans la douleur. Certaines Collectivités ne savent plus où donner de la tête. Itinéraires et habitudes sont bousculés.
Les coulisses des J.O, ce sont surtout les milliards d’euros à brasser sur fond les rivalités opposant les partenaires potentiels de grandes enseignes commerciales et des Assurances pour s’offrir la première loge, et partant s’assurer une Visibilité en vue de « réchauffer la marque », comme on dit dans le jargon de la concurrence.
Conscients de l’impact de l’évènementiel, le Comité Olympique propose des formules à tarifs variés aux partenaires, dont celle baptisée « Premium » à hauteur de 100 et 150 millions d’euros. Les entreprises et lesdites marques ont chacune leur part de gâteau dans le marketing sportif.
Pour gagner en notoriété, elles recourent à leur force de frappe sur un terrain où s’affrontent les mastodontes, tels que LVMH, Coca-Cola, Total Energies, Alliance... Suivront évidemment les moins influents.
Vitrine par excellence pour le monde entier, le rendez-vous olympique promeut de façon imparable la vente de produits et de services à travers la publicité mise en relief par les célébrités sportives payées grassement - comme le rugbyman Antoine Dupont - artistiques, voire politiques (L’argent n’a pas d’odeur). Dans cette course « systémique » vers l’oseille, les médias audiovisuels sont sur le pied de guerre et ne cachent pas leur jubilation quand la compétition sportive épouse les contours d’une place boursière. Ils en tirent insolemment leur épingle du jeu par la réclame facturée avec un taux de « salinité » très élevé. C’est dire l’hystérie financière qui affecte la compétition et l’engouement déclinant auprès d’un nombre considérable de citoyens (es).
La folle vente débridée des produits dérivés, témoigne du caractère cupide que revêt la manifestation internationale pluridisciplinaire.
Les multinationales comme les start-up mettent à contribution les réseaux sociaux et autres plateformes dans le souci dévorant de cibler une clientèle épandue pendant les compétitions.
Les J.O, convenons-en, restent une opportunité de gain véloce et potentiel ! Les Nations s’y affrontent loin de l’esprit effectif de fraternité fédératrice. Lever le voile sur les inimitiés, les incohérences et les impacts négatifs qui en découlent, faute de maturité, de tolérance au sein de certaines communautés, est une autre histoire.
Décidemment, notre monde ne saurait recouvrer son équilibre que dans la culture de ses paradoxes.
Les J.O ne seraient-ils pas un gage de Puissance et d’Hégémonie sur la scène internationale ?
O.H
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