Édition du 17 décembre 2024

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Services publics

Le Syndicat professionnel des ingénieurs d'Hydro-Québec veut faire cesser la sous-traitance - Le syndicat demande au tribunal d'arbitrage d'interdire à Hydro-Québec le recours à des ressources externes

MONTRÉAL, le 4 déc. 2014 - Dans une requête déposée aujourd’hui, le Syndicat professionnel des ingénieurs d’Hydro-Québec (SPIHQ) demande au tribunal d’arbitrage d’obliger la société d’État à cesser d’accorder des contrats de services à des firmes d’ingénierie ou à des retraités d’Hydro-Québec alors que des ingénieurs qualifiés et disponibles peuvent faire le travail.

Le syndicat demande à l’arbitre de prononcer une ordonnance de sauvegarde, c’est-à-dire de forcer HQ à s’abstenir de faire appel à des ressources externes tant que la question n’aura pas été tranchée sur le fond, probablement vers la mi-janvier 2015.

Selon la présidente du SPIHQ, Carole Leroux, « non seulement Hydro-Québec ne respecte pas la convention collective mais la société d’État dilapide des fonds publics en donnant des contrats à l’externe, entre autres à la centrale nucléaire de Gentilly-2, pendant que des dizaines d’ingénieurs en disponibilité sont relégués dans des roulottes de chantier. Et le comble, c’est que des retraités d’Hydro-Québec touchent une double rémunération en acceptant des mandats de consultation. »

La requête fait suite à près d’une dizaine de griefs déjà déposés par le syndicat en semblable matière, dont plusieurs touchent les travaux de déclassement de la centrale nucléaire. Parmi ceux-là, le syndicat conteste le recours aux services de la firme Cegertec pour la réparation de la couronne du bâtiment réacteur à la centrale nucléaire alors qu’Hydro-Québec aurait dû prioritairement utiliser ses ingénieurs qualifiés et disponibles.

Manque de vision et de planification

Dans son mémoire présenté en janvier 2013 en commission parlementaire, le SPIHQ tenait pour acquis que la fermeture de Gentilly-2 « impliquera une contribution importante des ingénieurs de la centrale, qui vont participer activement à la préparation et l’exécution des travaux de mise en dormance jusqu’à son démantèlement définitif vers 2050. » De plus, le SPIHQ disait souhaiter contribuer à une intégration optimale de ses membres aux activités de déclassement de la centrale, et maintenir un maximum d’emplois dans la région.

Or, près de deux ans plus tard, Hydro-Québec n’a procédé à aucune planification pour réaliser une adéquation entre les compétences disponibles et ses besoins à plus long terme. Résultat : environ 50 ingénieurs dont les postes ont été déclarés excédentaires, sont graduellement sortis de la centrale pour être entassés dans des roulottes. Hydro-Québec ne semble avoir aucun plan pour leur donner des mandats, malgré le fait que le travail ne manque pas sur place.

« Le message d’Hydro-Québec à l’endroit des ingénieurs de Gentilly-2 semble être : « On a plein de travail pour des ingénieurs, mais on préfère le donner à des firmes externes. On n’a pas besoin de vous, débrouillez-vous », déplore Carole Leroux.

Projet de loi 15

Au moment où le gouvernement du Québec se prépare à déposer son projet de loi 15 pour assurer un meilleur encadrement dans l’attribution des contrats de services à l’externe et une utilisation plus efficace des ressources internes, Hydro-Québec fait exactement le contraire en embauchant des firmes d’ingénierie et des retraités de la société d’État, dénonce le SPIHQ.

Avant d’accorder des contrats à l’externe, Hydro-Québec doit fournir les documents et des informations sur les travaux au comité « Recours à l’externe », qui détermine s’il y a des ingénieurs excédentaires qualifiés et disponibles pour les réaliser. Hydro-Québec continue de passer outre à ce comité et de multiplier les contrats à l’externe dans le plus grand secret.

Le dossier des ingénieurs excédentaires de Gentilly-2 est loin d’être réglé. En juillet dernier, après qu’Hydro-Québec eut tenté de déplacer certains ingénieurs à des centaines de kilomètres, à quelques jours d’avis, sans leur donner d’information sur la nature du poste ni de sa durée, et sans leur consentement, le SPIHQ obtenait une ordonnance de sauvegarde interdisant à la société d’État cette pratique décrite par l’arbitre comme « abusive, arbitraire et discriminatoire ».

Site Web du SPIHQ : www.spihq.qc.ca

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