Quand le mouvement du 15-M a occupé les places, en 2011, au cri de « une réelle démocratie maintenant », plusieurs partisans de l’indépendance, mais pas tous, ont accusé celles et ceux qui envahissaient les places d’« espagnolistes ». Dans les rangs des indignés, on n’a pas toujours compris « cela » que le droit à l’autodétermination. Mais pour être juste, il faut se rappeler que le 15-M sur la place Catalunya a finalement donné son appui au droit de décider.
Il y a de grandes différences entre les deux espaces et ses bases sociales. Le 15-M a signifié la contestation démocratique de l’élite financière et du pouvoir politique, tout en remettant en cause les mesures d’austérité. L’indépendantisme englobe depuis les secteurs anticapitalistes jusqu’aux partisans du rouleau compresseur néolibéral, unis par le vœu d’un État à soi à qui l’on pourrait confier presque tout. Nous avons vu des épisodes d’animosité réciproque, mais autant le 15-M, et son lègue postérieur, comme le mouvement indépendantiste, malgré leurs différences, partagent quelque chose : une aspiration démocratique affrontant un ennemi commun : le régime de 78.
En Catalogne, l’une des grandes faiblesses du cycle politique actuel réside dans les difficultés d’entendement entre ces deux mondes. Ceux-là qui aspirent à des politiques économiques et sociales plus justes ne peuvent pas tourner le dos au droit de décider. Aujourd’hui, vouloir voter le 1er octobre est une demande démocratique de base. Ceux-là qui désirent une République catalane ne devraient pas oublier que l’enjeu en vaut la peine seulement si l’on rompt avec les inerties politiques, ainsi que la subordination de la démocratie à la finance, ce que dénonçait le 15-M.
Trouver un point de rencontre entre les deux horizons est le grand défi pour celles et ceux qui aspirent à un changement réel.
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