Édition du 17 décembre 2024

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Politique québécoise

Lacunes importantes en CHSLD : revue de presse des constats de l'AQRP et réactions du milieu syndical

L’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) a dévoilé une série de résultats suite à des visites dans plusieurs CHLSD. L’Association demande de dévoiler publiquement les plans d’amélioration donnant suite aux visites d’appréciation réalisées dans les CHSLD dans les région du Québec depuis le début de l’année. Le nombre d’institutions visitées représente une infime minorité des CHSLD en opération au Québec. Les révélations risquent de n’être que la pointe de l’iceberg.

« Près d’un an après l’arrivée du nouveau gouvernement, force est de constater que la situation dans les CHSLD demeure préoccupante. Les familles des résidents et la population de la région doivent avoir un portrait clair du milieu de vie où leurs proches sont hébergés », a déclaré M. Roland Léger, président régional de l’AQRP de Montréal métropolitain.

Voici la liste des CHSLD qui ont été visités depuis le début de l’année 2013 dans les région et pour lesquels des lacunes importantes ont été repérées par l’AQRP.

Montréal

Centre d’hébergement Champlain-de-Gouin, Montréal (directives manquantes, processus de plainte déficient, procédure d’accueil incomplète, déroulement des repas à améliorer et manque d’équipement)

Centre d’hébergement de la Maison Saint-Joseph, Montréal (processus de plainte déficient, déroulement des repas à améliorer, trop peu d’activités, manque d’équipement et aucun programme d’accompagnement en fin de vie)

Centre d’hébergement Saint-Vincent-Marie, Saint-Laurent (procédure d’accueil incomplète, processus de plainte déficient, rotation élevée du personnel, contention trop fréquente, déroulement des repas à améliorer et manque d’équipement)

Institut Canadien-Polonais du Bien-Être, Montréal (directives manquantes, processus de plainte déficient, rotation élevée du personnel, contention trop fréquente, présence de produits dangereux, manque d’équipement, « les résidents sont laissés avec leur vêtement de la nuit en journée sans que leur condition le justifie », déroulement des repas à améliorer et trop peu d’activités)

Centre d’hébergement Denis-Benjamin-Viger, L’Île-Bizard (directives manquantes, rotation élevée du personnel, contention trop fréquente, mauvaise attitude de certains membres du personnel, déroulement des repas à améliorer, présence de produits dangereux et aucun programme d’accompagnement en fin de vie).

Laurentides

L’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) des Laurentides demande à l’Agence de santé et des services sociaux des Laurentides de dévoiler publiquement le plan d’amélioration donnant suite à la visite d’appréciation des 5 et 6 mars 2013 au Centre d’hébergement de Saint-Eustache, situé à Saint-Eustache. Cette visite avait en effet démontré de nombreuses lacunes, dont le processus de plainte déficient, la rotation élevée du personnel, le fait que l’équipe soignante ne tient pas de rencontre, les directives manquantes, la contention trop fréquente, la procédure d’accueil incomplète, le déroulement des repas à améliorer, la présence de produits dangereux, le manque d’équipement, le fait qu’il n’existe pas de programme d’accompagnement en fin de vie.

Laval

Centre d’hébergement et de soins de longue durée Saint-Jude, Laval (contention trop fréquente, processus de plainte déficient, aucun comité des usagers, procédure d’accueil incomplète, déroulement des repas à améliorer, mauvaise attitude de certains membres du personnel, lieux mal entretenus, présence de produits dangereux, quiétude des lieux insuffisante et aucun programme d’accompagnement en fin de vie)

Santé Courville de Laval, Laval (procédure d’accueil incomplète, déroulement des repas à améliorer et manque d’équipement)

Centre d’hébergement Champlain-de-Saint-François, Laval (contention trop fréquente, mauvaise attitude de certains membres du personnel, déroulement des repas à améliorer, présence de produits dangereux et manque d’équipement)

La Résidence du Bonheur, Laval (processus de plainte déficient, les soins infirmiers ne sont pas disponibles en tout temps, rotation élevée du personnel, contention trop fréquente, manque d’équipement et aucun programme d’accompagnement en fin de vie)

Outaouais

L’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) de l’Outaouais demande à l’Agence de santé et de service sociaux de l’Outaouais de dévoiler publiquement le plan d’amélioration donnant suite à la visite d’appréciation des 13, 14 et 15 mai 2013 au Centre d’hébergement Foyer du Bonheur, situé à Gatineau. Cette visite avait en effet démontré de nombreuses lacunes, dont des directives manquantes, le processus de plainte déficient, la rotation élevée du personnel, la procédure d’accueil incomplète, le déroulement des repas à améliorer, les lieux mal entretenus, le manque d’équipement et aucun programme d’accompagnement en fin de vie.

Lanaudière

CHSLD Heather I, Rawdon (processus de plainte déficient, contention trop fréquente, manque d’équipement, quiétude des lieux insuffisante et aucun programme d’accompagnement en fin de vie)

CHSLD Heather II, Rawdon (processus de plainte déficient, les soins infirmiers ne sont pas disponibles en tout temps, procédure d’accueil incomplète, manque d’équipement et aucun programme d’accompagnement en fin de vie).

Mauricie

L’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) de la Mauricie demande à l’Agence de santé et des services sociaux de la Mauricie de dévoiler publiquement le plan d’amélioration donnant suite à la visite d’appréciation des 30 et 31 janvier 2013 au Centre d’hébergement Vigi Les Chutes, situé à Shawinigan. Cette visite avait en effet démontré de nombreuses lacunes, dont la contention trop fréquente, la procédure d’accueil incomplète, le déroulement des repas à améliorer, le manque d’équipement et aucun programme d’accompagnement en fin de vie.

Bas-St-Laurent

* Centre d’hébergement de Rimouski, Rimouski (directives manquantes, rotation élevée du personnel, présence systématique de piqués dans certaines unités, mauvaise attitude de certains membres du personnel, déroulement des repas à améliorer, lieux mal entretenus et aucun programme d’accompagnement en fin de vie).

* CSSS de la Mitis, Mont-Joli (présence de produits dangereux, processus de plainte déficient, mauvaise attitude de certains membres du personnel, déroulement des repas à améliorer et aucun programme d’accompagnement en fin de vie).

Saguenay-Lac-St-Jean

L’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) au Saguenay-Lac-Saint-Jean demande à l’Agence de santé et des services sociaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean de dévoiler publiquement le plan d’amélioration donnant suite à la visite d’appréciation des 17 et 18 avril 2013 au Centre d’hébergement de Saint-François, situé à Chicoutimi. Malgré le fait qu’on notait un certain nombre d’aspects positifs notamment sur les activités de loisirs et l’accompagnement dans l’étape de fin de vie, cette visite avait en effet démontré de nombreuses lacunes, dont les directives manquantes, le processus de plainte déficient, le déroulement des repas à améliorer, la présence de produits dangereux et le manque d’équipement.

Les réactions

La FSSS-CSN est très préoccupée par l’état de nos CHSLD

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) est préoccupée des résultats obtenus par certains CHSLD lors des visites d’appréciation. Pour la FSSS, il faut que les conditions de vie des personnes âgées deviennent une priorité et donner un sérieux coup de barre pour redresser la situation et assurer que nos aîné-es reçoivent des services de qualité.

Une série de révélations dévoilée cette semaine par l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP) démontre que la situation dans plusieurs CHSLD est très préoccupante. « Lorsqu’on voit le contenu des rapports d’appréciation de ces CHSLD, on ne peut faire autrement que de se dire que nous avons de sérieux problèmes », avance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Pour la FSSS, ce qu’il faut surtout retenir de ces révélations, c’est la nécessité de redonner de l’importance aux conditions de vie des aîné-es. « On le sait depuis plusieurs années, les effets des compressions et de la privatisation se font sentir sur les services offerts aux personnes âgées dans les CHSLD. Nous rappelons constamment à quel point le personnel du réseau est à bout de souffle et que le fait que couper sans cesse dans les budgets finit par avoir des effets sur les services. Nous en avons aujourd’hui la triste démonstration », poursuit Jeff Begley.

« Ce que nous démontre la situation actuelle, c’est qu’il faut que l’État cesse de se départir de ses responsabilités face aux aîné-es. La privatisation et les compressions ne sont pas la solution. Il faut absolument donner un coup de barre pour que les choses s’améliorent » , de conclure Jeff Begley.

Seulement deux inspecteurs pour les CHSLD publics au Québec, déplore le SFPQ

Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) déplore qu’une trentaine de centres d’hébergement et de soin de longue durée (CHSLD) contreviennent aux différents règlements touchant directement la qualité de vie des bénéficiaires. Selon l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP), quelque 32 CHSLD sont mal entretenus et ne respectent pas les heures de repas. D’autres lacunes ont également été observées dans le contrôle de la qualité. « Cette situation nous inquiète, mais ne nous étonne malheureusement pas. Puisqu’il n’y a que deux inspecteurs pour contrôler la qualité de quelque 450 établissements au Québec, seulement 10 % d’entre eux sont inspectés annuellement », rappelle la présidente générale du SFPQ, Lucie Martineau.

Le SFPQ rappelle qu’en février 2012, le gouvernement, pour tenter de calmer la tempête dans les médias concernant le manque de contrôle et d’inspections, avait annoncé l’embauche de quatre inspecteurs supplémentaires. « Nous en sommes toujours à deux inspecteurs. C’est insuffisant, indique madame Martineau. Le gouvernement ne semble pas vouloir donner suite aux recommandations du Vérificateur général du Québec (VG) qui demandait une surveillance suffisante et adéquate des ressources d’hébergement ».

Rappelons qu’en mai 2012, le Vérificateur général du Québec, monsieur Michel Samson, déplorait dans son rapport annuel que le ministère de la Santé et des Services sociaux n’était pas en mesure d’assurer une surveillance de tous les types de ressources pour les personnes âgées. À l’époque, le VG soulignait que les inspections étaient peu fréquentes pour certains types de ressources ou encore absentes. Il soulignait, à juste titre, que les personnes âgées en perte d’autonomie représentent une clientèle plus vulnérable et qu’il importe de leur assurer un environnement adéquat et sécuritaire. « La sécurité de nos aînés passe par des inspections plus nombreuses et l’embauche de personnel pour les réaliser. Par contre, il est de plus en plus difficile de recruter dans la fonction publique, celle-ci étant moins attractive que le secteur privé », conclut la présidente générale du SFPQ, Lucie Martineau.

Lacunes dans les CHSLD : le Réseau FADOQ exige un plan d’intervention

Montréal, le 25 juillet 2013 – Le Réseau FADOQ tient à réagir aux informations mises au jour par l’Association des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) concernant de graves manquements observables dans plusieurs établissements de soins de longue durée (CHSLD) visités en 2013.

Le Réseau déplore cette situation et demande au ministre Hébert de réagir promptement dans le dossier. Il est inacceptable de laisser nos parents, grands-parents, amis dans de telles conditions, c’est-à-dire de graves lacunes en matière de soins et de services : équipements manquants, locaux mal entretenus, rotation de personnel trop importante, absence de programme d’accompagnement en fin de vie, incongruités quant aux mécanismes de plaintes, etc.

Le Réseau FADOQ continue d’exiger que le Ministère mette en place un système d’imputabilité quant au suivi des correctifs en matière d’hébergement public. Il faut une plus grande transparence et une meilleure gestion dans le dossier. Les plans d’amélioration doivent être publics et suivis de près. Les établissements doivent être redevables quant à l’implantation des rectifications exigées.

Bien qu’une intervention politique rapide soit primordiale, le Réseau FADOQ estime que le bien-être des aînés québécois est aussi une responsabilité sociale. Il est de notre ressort à tous de visiter nos aînés qui sont en CHSLD ou en résidence et de nous assurer du bien-être de nos proches en restant à l’affût des conditions de vie dans lesquelles ils vivent.

Fort d’une longue expertise en évaluation de la qualité de vie en résidence privée, le Réseau FADOQ poursuit cet engagement par le biais du Programme Qualité Logi-être, un outil reconnu qui aide à prévenir les situations décriées aujourd’hui en CHSLD. Le Réseau FADOQ est prêt à contribuer à un plan d’intervention cohérent visant à améliorer rapidement les conditions de vie des aînés en CHSLD.

Nous devons, en tant que société, agir pour un projet collectif qui vise à garantir une qualité de vie adéquate pour les aînés, âge vénérable que nous atteindrons tous un jour.

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