La richesse est accaparée par la classe capitaliste
Les banques canadiennes font des profits mirobolants : 26 milliards en 2011. Les entreprises non financières sont également fort bien pourvues en liquidités. "... Statisque Canada a mentionné que les entreprises non financières (excluant entre autres les banques et les assureurs milliardaires) au Canada avaient des liquidités de 526 milliards (La Presse, 24 août 2012). Et que fait Harper et que veut faire le futur ministre des Finances Nicolas Marceau du Parti québécois ? Réduire encore plus l’impôt des entreprises alors que les Canadiens et les Québecois s’y opposent. Bien au contraire, la population veut "hausser les impôts pour réduire les inégalités". [2]
Les gouvernements canadien et québécois imposent une fiscalité de plus en plus régressive
Les impôts sur les revenus de capitaux sont constamment diminués. "En 1963, au fédéral, les compagnies payaient 55 % de tous les impôts sur le revenu et les taxes de vente au Canada et les particuliers 45 % comparativement à 16 % en 2011 pour les entreprises et 82 % pour les individus. Au Québec, c’était 38 % pour les compagnies en 63 et 62 % pour les particuliers versus un rapport de 80 % pour les individus en 2011 et 11 % pour les entreprises." [3] En 2007, la part des entreprises était encore à 22 %, mais elles avaient été réduites à 15 % en 2012. Ceci a signifié un manque à gagner de 14 milliards de dollars pour le Trésor fédéral. La simple restauration des taux d’impôt à la hauteur de 2007 permettrait d’investir massivement dans les services publics.
Non seulement les entreprises ne paient pas leur part, mais elles reçoivent des subventions à la hauteur de six milliards de dollars et cela sans compter les tarifs d’électricité au rabais.
Des impôts des entreprises sont abaissés, les échappatoires fiscales sont multipliées.
Non seulement les gouvernements du Canada et du Québec baissent les impôts sur les revenus de capitaux mais ils multiplient les échappatoires fiscales pour les plus riches. Ces derniers peuvent donc économiser des milliards, sans parler de l’évasion fiscale vers les paradis fiscaux qui leur permettent de détourner des milliards de dollars chaque année échappant ainsi au fisc. "Tiens, l’ex-ministre Jean-Pierre Backburn, qui ne loge pourtant pas à l’enseigne socialiste, a dit qu’en 2009, les Canadiens avaient évacué pour 146 milliards de dollars dans les paradis fiscaux contre 88 milliards en 2003 et 11 milliards en 1990 (Journal de Montréal, 15 mars 2005 et Le Devoir, 29 avril 2011," [4] Il n’y a aucune volonté politique de s’attaquer à la fraude fiscale. Les offensives contre la fraude fiscale ne visent pas les grandes entreprises, mais bien les particuliers et le travail au noir. Sans parler du refus d’instaurer une taxe sur la richesse ou des impôts successoraux comme il en existe aux États-Unis et en Europe.
Voilà la cause de l’endettement public. Les gouvernements se privent volontairement de recettes fiscales pour les intérêts supérieurs de leurs amis et ils s’endettent auprès des banques auxquelles, ils doivent payer de forts intérêts. C’est ainsi que les riches pigent deux fois dans la caisse : soit en refusant de payer leur part et en devenant les créanciers des États. C’est ainsi que s’accentuent les inégalités économiques.
Non contente de ne pas payer son dû, la classe capitaliste veut s’emparer des biens publics. C’est ainsi qu’elle fait pression pour la privatisation des entreprises publiques. Le rapport Godbout-Montmarquette demandé par le gouvernement Couillard suggérait de nationaliser 10% de la SAQ et d’Hydro-Québec pour pouvoir payer la dette. En fait, des entrepreneurs et politiciens mènent ce combat depuis des années, car ils ont gros à gagner. Il faudrait vendre au secteur privé des vaches à lait du gouvernement qui lui rapportent gros. Et, on n’a pas encore parlé de la corruption par laquelles toute une série d’entreprises (construction, génie-conseil, informatique) détournent à leur profit les fonds publics pour s’enrichir encore davantage.
Une taxation qui appauvrit les moins nantis
Les grands médias et les journalistes au service de la classe dominante aiment à répéter que les pauvres ne paient pas d’impôt. Cela est faux. Les pauvres paient beaucoup d’impôt aux gouvernements en proportion de leur revenu sous forme de taxes à la consommation, de taxes municipales et scolaires incorporées dans leur loyer mensuel, de taxes sur l’essence, l’alcool et de nombreuses tarifications introduites dans les services publics. Le Conseil du Patronat préfère d’ailleurs ce type de taxation. Les taxes indirectes sont régressives et elles forment une part grandissante des revenus de l’État. Léo-Paul Lauzon nous rappelle que la TVQ et la TPS sont trois plus élevés au Québec qu’aux États-Unis.
Utiliser la dette pour justifier une politique d’austérité
Le gouvernement Couillard prétend que ce sont les dépenses sociales qu’on ne pouvait pas se payer qui sont à l’origine de la dette. Il faudrait maintenant, s’attaquer aux services publics en éducation et en santé, car l’équilibre budgétaire, le déficit zéro, serait essentiel pour la relance de l’économie. Le ministre des Finances prétend même qu’il ne faudrait pas toucher à la colonne des revenus.
En fait, la politique d’austérité annoncée non seulement fait fi des causes réelles de l’endettement public, mais l’expérience a démontré, dans de nombreux pays d’Europe, que l’austérité casse la reprise et favorise un endettement encore plus grand.
Voilà quelques enseignements, parmi bien d’autres, que nous offrent les chroniques de Léo-Paul Lauzon. Sans parler des propositions concrètes porteuses d’une véritable révolution fiscale qu’il faudrait bien réaliser si vous voulons remettre en question l’accaparement de la richesse sociale par la classe dominante. À lire, à relire et à consulter. Les chroniques de Léo-Paul Lauzon doivent faire partie de la boîte à outils des militantEs œuvrant pour la justice sociale.