Profitant du Conseil national de leur parti dans la Capitale nationale, les deux porte-parole de Québec solidaire n’ont pas ménagé les attaques envers les trois partis présents à l’Assemblée nationale. Françoise David a accusé le chef de l’Action démocratique de souffler sur les braises de la haine et de l’intolérance. Elle juge irresponsable l’attidude du chef de l’opposition dans le dossier des accomodements raisonnables et déplore que M Dumont n’ait pas présenté de mémoire aux audiences de la Comission Bouchard-Taylor.
La porte-parole de la jeune formation de gauche a critiqué le projet de loi sur l’identité élaboré par Pauline Marois, émettant ses réserves sur la proposition d’empêcher le droit de vote aux nouveaux arrivants qui n’apprendraient pas le français.
Dénonçant le « Nous » identitaire des ténors du PQ, elle a également rejetté « Nous-Eux » implicite à la position de l’ADQ, en disant que c’était une idée qui encourageait l’exclusion sociale. Il ne faut pas chercher de bouc-émissaire selon Mme David, soulignant que son parti défendra un projet de société basé sur un « Nous inclusif » dans le mémoire qu’il déposera à la Comission Bouchard-Taylor.
Quant à Amir Khadir, il a accusé le gouvernement Charest de vouloir vendre le pays au plus offrant. Le médecin d’origine iranienne a dénoncé la privatisation en douce du système de santé québécois. « Sous la pression des lobbies, le gouvernement privatise la santé et crée un système parallèle pour les plus nantis », a dit M. Khadir. Il s’est interrogé sur le fait que la direction et l’aile parlementaire du Parti québécois ne défendent pas le système public de santé québécois, malgré l’image "social-démocrate" que se donne sa récente cheffe.
Québec solidaire avait proposé aux dernières élections une stratégie de lutte à la pauvreté contenant une hausse du minimum à 10$ l’heure, la construction de logements sociaux et une couverture étendue des besoins essentiels pour les personnes assistées sociales. Françoise David, militante de longue date dans le milieu communautaire, croit qu’une politique d’insertion à l’emploi doit favoriser l’intégration et non pas passer par des mesures répressives envers les citoyennes et citoyens sur l’aide sociale.
La situation financière du parti reste fragile, surtout devant l’éventualité d’élections hâtives. Le parti doit rembourser 240 000$ empruntés grâce à un système de « prêts solidaires » avec ses sympathisantEs, et compte s’endetter de 200 000$ pour la prochaine campagne électorale. Les déléguéEs ont adopté des résolutions afin de maximiser le financement de l’instance nationale du parti et entreprendra prochainement une campagne de renouvellement de son membership. À l’heure actuelle, 5500 personnes sont membres de Québec solidaire.
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